Depuis un peu plus d'un mois, Marc Ménard est plongé dans l'univers de la bière artisanale et disons que l'expérience ne lui déplaît pas trop.

Depuis un peu plus d'un mois, Marc Ménard est plongé dans l'univers de la bière artisanale et disons que l'expérience ne lui déplaît pas trop.

Le propriétaire de la nouvelle microbrasserie du Broadway Pub n'avait jamais imaginé un tel décollage pour son entreprise. Tout va tellement vite qu'il doit devancer des investissements qui n'étaient pas prévus avant un an d'exploitation.

Hier matin, M. Ménard a procédé à l'inauguration officielle de cette brasserie artisanale, ouverte depuis le 14 décembre. Le propriétaire est séduit par l'accueil jusqu'à maintenant.

"La réponse est très bonne", commente-t-il. "En janvier, habituellement, c'est assez tranquille. Nous avons des visiteurs de partout. Avec le Trou du diable tout près, les gens peuvent se rendre à deux endroits pour découvrir de nouveaux produits."

Au cours des derniers mois, Marc Ménard a mis ses culottes sur la table pour réaliser un rêve qu'il caressait depuis au moins trois ans.

En mars 2006, il est devenu unique actionnaire du Broadway Pub en acquérant les parts de son partenaire, Gilles Bourassa. En considérant les frais d'aménagement pour la nouvelle microbrasserie, le jeune homme d'affaires a allongé près de trois quarts de million de dollars au cours de la dernière année.

"Un gros pari", sourit-il.

Pour la microbrasserie, l'investissement est estimé à 360 000$. Il faudra ajouter environ 15 000$ au printemps, pour l'acquisition d'une troisième cuve de fermentation et de barils.

"Ça va pas mal plus vite que prévu", mentionne M. Ménard. "Nous sommes rendus où nous pensions que nous serions dans un an!"

La nouvelle microbrasserie offre une douzaine de bières diverses, dont la Mary Poppins et la Maîtresse qui connaissent beaucoup de succès.

Des produits thématiques sont également lancés aux occasions spéciales. Par exemple, la Don Juan sera présentée à la Saint-Valentin.

"Il y a dix ans, les bières de microbrasseries ne constituaient que 4 % de notre chiffre d'affaires au Broadway Pub", raconte M. Ménard. "L'an dernier, c'était au moins 25 %. À la microbrasserie actuellement, c'est pratiquement 50 %."

Cette nouvelle entreprise a entraîné la création d'une quinzaine d'emplois. Le Broadway Pub embauche maintenant une quarantaine de personnes.

Du culot

Il faut une certaine audace pour ouvrir un bar à l'heure de la loi anti-tabac et des pertes de revenus encaissés par la disparition des appareils de loterie vidéo au profit des hippodromes.

"On n'a pas le choix, il faut s'adapter", convient M. Ménard. "Nous voulons mettre l'accent sur le développement des bières de saison. On laisse toute la place à notre imagination."

Cette philosophie sied bien au maître-brasseur, Marc Ducharme, qui s'éclate à la microbrasserie du Broadway après une dizaine d'années chez Unibroue et au Gambrinus, à Trois-Rivières.

"J'essaie de recréer mes expériences de voyage en Europe", explique-t-il. "J'ai un faible pour les bières allemandes, qui ont des caractéristiques particulières."

L'audace se manifeste également dans la décoration des lieux. Les boiseries réalisées par la Galerie d'art Le Prisme alimentent bien des commentaires... surtout dans les salles de toilettes. "On en entend parler à tous les jours!", sourit M. Ménard.

Présents lors de cette ouverture officielle, la mairesse de Shawinigan, Lise Landry, ainsi que le député de Saint-Maurice, Claude Pinard, ont remercié le propriétaire pour la confiance qu'il manifestait dans le développement économique de sa ville.

guy.veillette@lenouvelliste.qc.ca