Une centaine d'employés de Domtar DTC (T.DTC), en lock-out depuis une année, ont encore empêché mercredi des camions de la compagnie de récupérer des copeaux de bois dans la cour de la scierie de Lebel-sur-Quévillon, a rapporté Radio-Canada en Abitibi.

Une centaine d'employés de Domtar DTC [[|ticker sym='T.DTC'|]], en lock-out depuis une année, ont encore empêché mercredi des camions de la compagnie de récupérer des copeaux de bois dans la cour de la scierie de Lebel-sur-Quévillon, a rapporté Radio-Canada en Abitibi.

Selon le syndicat, l'entreprise aurait décidé de mettre la main sur 15 000 tonnes de copeaux de bois qui se trouvent sur le site de l'usine pour les vendre.

Cette décision a soulevé la colère des travailleurs en conflit de travail depuis plus d'un an avec leur direction. Les employés craignent qu'il s'agisse de la première étape menant à une fermeture définitive de l'usine.

Les représentants syndicaux ont d'ailleurs avoué avoir perdu le contrôle de leurs membres. Des policiers de la Sûreté du Québec ont été dépêchés sur place pour maintenir l'ordre.

Les travailleurs de Domtar ont reçu l'appui du président de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Henri Massé. Ce dernier soutient que les employés en grève doivent tout faire pour éviter que la ressource quitte la cour de l'usine.

Henri Massé comprend mal la décision de Domtar avec laquelle il dit poursuivre les discussions pour un éventuel redémarrage des activités de l'usine de pâtes. Selon lui, le processus risque de prendre un certain temps, mais la ressource, tels les copeaux, doit rester sur place.

«Je pense que les travailleuses et travailleurs de Domtar ont raison. Il faut qu'il y ait des discussions sérieuses pour qu'on reparte cette usine et s'il y a un surplus de copeaux, on verra après ce qu'on fait avec. Mais se laisser passer son propre bois dans la face pour aller alimenter les papetières ailleurs, alors que Domtar ne veut pas rouvrir, je trouve ça regrettable et j'ai appelé le président de Domtar là-dessus», a déclaré M. Massé.

Le maire de Lebel-sur-Quévillon, Gérald Lemoyne, montre du doigt la compagnie Domtar. Selon lui, l'entreprise fait preuve de mauvaise foi en décidant de vendre des copeaux destinés à son usine de pâtes de Lebel-sur-Quévillon.

Sans approuver le geste posé par les travailleurs qui ont obstrué l'accès des installations de Domtar, il dit comprendre leur réaction.

Gérald Lemoyne voit en la manoeuvre de Domtar une première phase de démantèlement progressif de ses installations à Lebel-sur-Quévillon. Il soutient que la compagnie lève le nez sur des ententes signées avec la communauté et le gouvernement Charest.

Il y a quelques jours, l'entreprise aurait mentionné au syndicat qu'elle désirait vendre les copeaux de bois qui se trouvent à l'intérieur de son usine.

Les syndiqués se sont réunis d'urgence dimanche après-midi et ont rencontré, en soirée, le ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Pierre Corbeil, à son bureau de comté de Val-d'Or. Selon le porte-parole syndical, Rémy Lalancette, Domtar n'aurait pas retourné les appels du ministre.

Le 24 novembre 2005, la multinationale fermait son usine de pâtes, de même que la scierie qui l'approvisionnait en copeaux, pour des raisons de rentabilité.

Lors des négociations pour renouveler le contrat de travail, l'entreprise avait exigé d'importantes réductions de personnel, mais le syndicat avait refusé. Près de 700 travailleurs ont ainsi perdu leur emploi.

Le mois dernier, les conclusions d'une étude révélaient que l'usine avait sa place sur le marché nord-américain dans la fabrication de pâte Kraft de résineux.

Domtar est le principal employeur de Lebel-sur-Quévillon.