Bonne dette ? Mauvaise dette ? Il y a deux ordres de critères pour en juger. Il faut d'abord compter avec les paramètres financiers.

Bonne dette ? Mauvaise dette ? Il y a deux ordres de critères pour en juger. Il faut d'abord compter avec les paramètres financiers.

Le taux d¹intérêt est à cet égard le facteur le plus important. «Une dette à bas taux sera considérée bonne et une dette de carte de crédit à 12 ou 18 % entrera dans les mauvaises», énonce le planificateur financier Éric Brassard.

Si en plus les frais d¹intérêt de cette dette sont déductibles des revenus, elle penche nettement du bon côté. «Une dette d¹immeuble à revenu à 5 ou 6 % d'intérêt, avec un taux d'imposition de 40 %, correspond à un taux de 3 %, observe-t-il. C'est une vraie farce. »

Si cette dette vous permet d'accumuler un actif - une propriété, par exemple -, elle est généralement positive. En théorie, le prêt levier, qui permet de faire un investissement boursier, entre dans cette catégorie. Dès que le rendement moyen est supérieur au taux d'intérêt du prêt, la manoeuvre est rentable.

«La réalité, c'est que la dette est fixe et ne varie pas, alors que les placements vont fluctuer», avise toutefois Éric Brassard. Le

problème se pose davantage du point de vue du profil de l'investisseur. Est-il prêt à supporter la pression ? Son portefeuille peut-il faire de même?

L'autre ordre de critère est davantage qualitatif. Certaines emprunts de consommation vous permettront d'acquérir un bien dont vous voulez profiter tout de suite, même si vous n'avez pas encore accumulé le capital nécessaire - un ensemble de cinéma maison, par exemple.

Les conseillers budgétaireshonnissent ce type de dette. Soyons plus nuancé: à chacun de juger de l'importance de ce besoin, du coût en intérêts, et de la satisfaction qu'il en tire. L'important est que cette dette soit parfaitement contrôlée. Éric Brassard n'y voit aucun inconvénient si elle est contractée «en pleine conscience et dans le cadre d'une planification globale».

Les mensualités doivent être acquittées sans difficultés dans le cadre d'un budget sain. Si le taux d'intérêt est variable, une hausse ne doit pas mettre l'équilibre budgétaire en péril.

Mais l'essentiel doit être assumé en priorité, rappelle le planificateur.

Les risques de manquer d'argent à la retraite, de perdre son revenu, sa santé (ou même sa vie) doivent d'abord être contrôlés. Ensuite, chacun est libre d'utiliser ses surplus comme il l'entend, y compris en paiements d'intérêts.

«Mieux vaut mourir pauvre que frustré», professe-t-il, pour rappeler que le coffre-fort ne suit pas le corbillard.

Un dossier complet à lire dans La Presse de dimanche