Bombardier (T.BBD.B) veut se faire connaître au Canada anglais. Et autrement que comme l'enfant gâtée de Corporate Canada, sa réputation dans les milieux d'affaires de l'Ouest du pays.

Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] veut se faire connaître au Canada anglais. Et autrement que comme l'enfant gâtée de Corporate Canada, sa réputation dans les milieux d'affaires de l'Ouest du pays.

La société montréalaise a profité de la Coupe Grey - le match de championnat de la Ligue canadienne de football - afin de lancer sa nouvelle campagne publicitaire destinée au marché canadien le week-end dernier.

«Bombardier est très connue au Québec, mais pas au Canada anglais. Allez dans la rue à Vancouver et vous verrez que les gens ne savent pas que Bombardier est une société canadienne», dit Stéphane Charier, vice-président et directeur de création de TAXI, l'agence montréalaise qui a conçu la campagne publicitaire de Bombardier.

Stéphanie Charier admet que Bombardier n'est pas totalement inconnue à l'extérieur du Québec.

La société montréalaise, qui profite des subventions du gouvernement fédéral pour les entreprises du secteur aéronautique, a une réputation d'enfant gâtée au sein de la communauté d'affaires du Canada anglais.

«Il y a du Bombardier bashing qui est l'oeuvre de journalistes et de certains gens d'affaires, mais les Canadiens en général ne connaissent pas bien Bombardier», dit Stéphane Charier.

«Certains ignorent que c'est une société canadienne tandis que les autres savent seulement qu'elle reçoit de l'aide gouvernementale, ce qui est normal pour une entreprise de son importance. Nous voulons parler de Bombardier aux Canadiens avec notre campagne publicitaire.»

Bombardier bashing oblige, la société montréalaise a fait appel à TAXI afin de redorer son image dans son propre pays.

«Nous voulons que les Canadiens soient au courant de nos activités sur les marchés internationaux et qu'ils soient fiers des réalisations des entreprises canadiennes à travers le monde», dit Laurent Beaudoin, président du président d'administration et chef de la direction de Bombardier.

En 2006, la première campagne de TAXI montrait des Canadiens à l'étranger qui reconnaissaient un train ou un avion Bombardier. Cette fois-ci, ce sont les clients de Bombardier à l'étranger qui sont mis en valeur.

Les deux messages télévisés de 60 secondes lancés le week-end dernier montrent des Chinois qui saluent un train Bombardier en faisant tchou-tchou et des pêcheurs qui saluent un avion Bombardier en envoyant des signaux avec une lampe.

Un troisième message publicitaire sera lancé l'été prochain en vue des Jeux olympiques de Pékin.

«Il y a des nouvelles économiques presque à tous les jours sur Bombardier, mais ce sont toujours des nouvelles très factuelles», dit Stéphane Charier.

«Nous voulions quelque chose de plus humain. Avec tous ces chiffres, nous oublions parfois les réalisations de Bombardier. L'entreprise ne fait pas que construire des trains et des avions: elle permet aux gens de créer des liens et aux pays de se développer au plan économique grâce à leur réseau de transport.»

En anglais, le slogan de la campagne se lit comme suit: Airplaines. Trains. Canadian Spirit. En français, l'appartenance au Canada a disparu (Des avions. Des trains. Une fierté.).

Deux solitudes, deux messages publicitaires?

«Je savais qu'on poserait la question, dit Stéphane Charier en riant. Non, ce n'est pas ça. En français, la référence au Canada n'était pas élégante. Ça faisait dur. Et les Québécois savent que Bombardier est une société canadienne. L'important, c'est d'avoir gardé notre concept de base - la fierté - dans les deux langues.»