Le téléphone cellulaire ne rend pas sourd, mais ceux qui l'utilisent beaucoup s'exposent à des problèmes d'ouïe, soutient un chercheur indien.

Le téléphone cellulaire ne rend pas sourd, mais ceux qui l'utilisent beaucoup s'exposent à des problèmes d'ouïe, soutient un chercheur indien.

Le Dr Naresh Panda, de l'Institut de recherche médicale de Chandigarh, a présenté cette conclusion à Washington, mercredi, au congrès de la Fondation de l'académie américaine d'oto-rhino-laryngologie (ORL).

Le chercheur a comparé 100 utilisateurs de téléphone cellulaire à 50 personnes qui n'en possèdent pas. Il n'a remarqué aucune différence significative entre les deux groupes.

Par contre, dans le groupe des utilisateurs, ceux qui parlent plus d'une heure par jour avaient plus de problèmes à percevoir les hautes fréquences, c'est-à-dire les sons plus aigus.

«Dans notre échantillon d'utilisateurs, l'ampleur de la perte d'audition a augmenté à mesure qu'augmentait la durée d'utilisation», écrit le chercheur.

Les dommages étaient encore plus importants chez les sujets qui ressentaient de l'inconfort en parlant au téléphone. C'est ce qui fait croire au Dr Panda qu'un bourdonnement ou une sensation de chaleur pendant l'utilisation du cellulaire pourraient être les signes avant-coureurs d'une dégradation de l'ouïe.

Les problèmes étaient encore plus graves dans l'oreille dite «dominante», celle sur laquelle les sujets posent habituellement le récepteur.

Selon le chercheur, les micro-ondes qu'émettent les appareils pourraient endommager les tissus à l'intérieur de l'oreille.

«Jusqu'à maintenant, je ne connaissais aucune étude démontrant le effets négatifs sur l'ouïe», admet la directrice de l'Association canadienne des orthophonistes et des audiologistes, Chantal Kealey.

Mais, selon elle, il y a peut-être d'autres explications au phénomène. «Ceux qui utilisent fréquemment le téléphone cellulaire ont tendance à utiliser d'autres gadgets électroniques, comme des lecteurs MP3 ou des iPod, explique-t-elle. La perte d'ouïe pourrait aussi être causée par ces appareils.»

Reste à savoir si l'ouïe revient à la normale lorsque les sujets cessent de parler au téléphone.

«J'aimerais également voir un échantillon plus large, ajoute Chantal Kealey. Pour que les résultats soient plus concluants.»