La faiblesse du dollar est une aubaine pour le tourisme aux États-Unis, mais cela ne suffit pas à faire revenir la fréquentation aux niveaux d'avant 2001, selon les professionnels du secteur qui appellent à un plan d'aide publique de 200 M$ US.

La faiblesse du dollar est une aubaine pour le tourisme aux États-Unis, mais cela ne suffit pas à faire revenir la fréquentation aux niveaux d'avant 2001, selon les professionnels du secteur qui appellent à un plan d'aide publique de 200 M$ US.

Le gros problème du secteur est la mauvaise image dont souffrent les États-Unis, qui a entraîné une nette baisse de la fréquentation depuis plusieurs années: selon les derniers chiffres disponibles pour 2005, les États-Unis accueillent 17 % de visiteurs en moins qu'avant 2001.

Depuis un progrès est perceptible - avec une hausse de la fréquentation de 5,8 % depuis le début de l'année, selon le département du Commerce. Mais l'«effet dollar» y contribue beaucoup, les États-Unis se trouvant quasiment en soldes pour les Européens munis de leur euro fort.

«Il est difficile de dire avec exactitude, mais sans le dollar faible ce serait encore pire», affirme Geoff Freeman, le numéro deux de l'association Discover America Partnership qui regroupe des professionnels du tourisme.

Le nombre de Britanniques visitant les États-Unis a baissé de 1 % à 4,5 millions au cours des 12 mois finissant en mai, selon l'Office britannique du tourisme.

Aussi les professionnels du tourisme font campagne pour obtenir du gouvernement qu'il intensifie ses efforts de promotion afin de restaurer l'image de marque des États-Unis à l'étranger.

«Les autres pays dépensent des centaines de millions de dollars, les États-Unis zéro pour promouvoir le tourisme», fulmine M. Freeman.

«L'idée est d'avoir une unique marque coordonnée pour tout le pays», a-t-il ajouté.

Leur but est d'obtenir un fonds de promotion du tourisme qui serait financé par des contributions du secteur et une taxe de 10 $ US pour certains visiteurs.

Et le plus gros effort serait à mener sur le front marketing, estiment-il.

«Les États-Unis, à l'inverse de tous les autres pays industrialisés, n'invitent pas les gens à venir chez eux», estime Jay Rasulo, le président des parcs Walt Disney.

Il plaide pour une amélioration du système d'entrée aux États-Unis, qu'il juge «inefficace», et qui «traite les gens comme des criminels à la frontière». «Tout cela fait que les gens ne se sentent pas bienvenus», ajoute-t-il.

M. Rasulo souligne que la baisse du tourisme affecte l'ensemble de l'économie. Selon Discover America Partnership, cela a abouti à un manque à gagner de 93 milliards $ US et à la perte de 194 000 emplois entre 2000 et 2005.

«Cela ne concerne pas que le secteur du tourisme, mais aussi la santé, les universités - - les Jeux olympiques», ajoute-t-il, suggérant que les États-Unis pourraient avoir du mal à se faire confier l'organisation des Jeux s'ils n'améliorent pas leur image.

Tom Ridge, ancien secrétaire à la Sécurité intérieure, estime que l'image des États-Unis a surtout été affectée par quelques cas isolés de visiteurs mal traités à leur arrivée, ce qui a généré une publicité négative.

«Il y a eu des scénarios d'horreur. Cela explique cette image d'une Amérique pas accueillante», affirme-t-il.

La mesure clé du projet de loi serait de demander un «droit» de 10 $ US aux visiteurs internationaux n'ayant pas besoin de visa, qui serait collecté par Internet avant l'arrivée aux États-Unis.

L'idée d'imposer une taxe supplémentaire n'est pas a priori la meilleure façon d'ameliorer l'accueil; mais les promoteurs du projet assurent que les visiteurs seront prêts à la payer s'ils savent à quoi elle sert.

«Nous devons améliorer et mieux expliquer le processus aux voyageurs arrivant aux États-Unis», assure le sénateur Daniel Inouye.