Le fonds de placement immobilier Cominar (T.CUF.UN) a haussé jeudi sa mise sur Alexis Nihon, la faisant passer de 17$ à 18,50$ et mettant la balle dans le camp des deux rivales, Summit, de Toronto, et Homburg, de Halifax.

Le fonds de placement immobilier Cominar [[|ticker sym='T.CUF.UN'|]] a haussé jeudi sa mise sur Alexis Nihon, la faisant passer de 17$ à 18,50$ et mettant la balle dans le camp des deux rivales, Summit, de Toronto, et Homburg, de Halifax.

Ces deux concurrents pourraient faire d'ici peu une offre formelle pour Alexis-Nihon, supérieure à 18,50$, estimaient des analystes hier.

«On se redonne une position stratégique sur cette transaction», a dit à La Presse Affaires Michel Dallaire, président de Cominar, avec qui la direction d'Alexis Nihon a signé le 4 décembre dernier une «convention de regroupement» qui créerait un acteur dominant dans l'immobilier commercial et industriel québécois.

La nouvelle offre ne coûterait que 11 millions de plus, au comptant, à Cominar, qui débourserait alors 137,8 millions, au lieu des 127 millions prévus de l'offre originale à 17$ l'action, a noté M. Dallaire.

L'offre bonifiée de Cominar respecte les proportions de l'offre antérieure, soit 25% au comptant et le reste en actions de Cominar au ratio de 0,77 action de Cominar pour chaque action d'Alexis Nihon. Comme l'action de Cominar s'est appréciée considérablement, depuis le 4 décembre, seule la partie au comptant a dû être ajustée.

La décision de Cominar répond à l'annonce faite mercredi par Homburg Invest, de Halifax, qui d'augmenter à 19,5% sa position dans Alexis Nihon, en achetant un bloc d'actions payées 18,50$.

Il y a deux semaines, le Fonds de placement immobilier (FPI) Summit, de Toronto, avait annoncé avoir porté à 19,9% sa position dans Alexis Nihon, en achetant un bloc d'actions à 17,50$. Summit est une filiale du géant ING.

L'analyste Frank Mayer, de Valeurs mobilières Desjardins, a indiqué que l'offre nouvelle de Cominar est logique et bon marché, mais il doute qu'elle suffise: «C'est une offre de base, qui permet à Cominar de rester dans le match." M. Mayer n'a pas voulu hasarder le prix final qui pourrait être payé en fin de compte pour Alexis Nihon.

«Bien des fins sont possibles, y compris un arrangement où Alexis Nihon serait démantelée», avec les tours de bureaux qui iraient chez un acheteur et l'industriel chez l'autre.

Selon M. Dallaire, de Cominar, la vraie nouvelle de la journée est l'autorisation qu'il a donnée à Summit et Hombourg d'examiner les données confidentielles d'Alexis Nihon: «Jusqu'à (jeudi) matin, on se dirigeait vers un non à l'assemblée des actionnaires (prévue pour le 30 janvier). Summit et Homburg se seraient objectées à la transaction en arguant l'absence de transparence. Or, maintenant, ils ont accès aux données et on repousse l'assemblée au 22 février. D'ici là, s'ils ont une offre supérieure à la nôtre, qu'ils la fassent», dit M. Dallaire.

Un coup intelligent et prévisible dans une belle partie d'échecs, a commenté un analyste de Toronto souhaitant ne pas être nommé: «C'est une façon très bon marché -11 millions de dollars- d'obliger les deux autres à jouer leurs cartes. Son offre bonifiée transfère la pression chez Summit et Homburg. La balle est dans leur camp.»

Cet analyste s'attend à ce que Summit ou Homburg, ou les deux, misent plus haut que 18,50$. Cominar aura le droit d'égaler toute offre, mais il pense que la firme de Québec n'en a pas les moyens.

Les développements récents ont à nouveau attiré l'attention sur le sénateur libéral Paul J. Massicotte, actionnaire à 11,5% d'Alexis Nihon, et qui en fut jusqu'à octobre dernier le PDG.

Plusieurs observateurs estimaient hier que M. Massicotte est celui qui a vendu ses actions à Homburg mercredi. M. Massicotte s'est abstenu de toute déclaration publique depuis décembre et, jeudi encore, il n'a pas rappelé La Presse.

«Une des questions les plus intéressantes de tout ceci, c'est: «Avec qui Paul Massicotte parle-t-il?» Avec Homburg? Avec ING? Ou est-il confortablement assis sur ses 11,5 millions d'actions en misant sur une offre supérieure à 18,50 $?» se demande Frank Mayer, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins.

Hier (jeudi), le titre d'Alexis Nihon a encore grimpé de 3% et atteint 18,95$.