Le terrorisme ne va pas tuer le tourisme, car le monde est plus sécurisé que jamais. Le risque d'un accident de la route est beaucoup plus grand que celui d'un attentat.

Le terrorisme ne va pas tuer le tourisme, car le monde est plus sécurisé que jamais. Le risque d'un accident de la route est beaucoup plus grand que celui d'un attentat.

Celui qui l'affirme, c'est Michael Nowlis, sommité dans le domaine, qui était le conférencier du Cercle de tourisme du Québec hier. Cet Américain, qui travaille en Europe depuis 17 ans, préside Tourism Control Intelligence, de Paris, après avoir été le PDG de l'International Hotel & Restaurant Association et le doyen de l'Institut de management hôtelier international.

Si de nombreux touristes entretiennent toujours une grande crainte des terroristes, c'est la plupart du temps à tort, selon lui. Le tourisme augmente d'ailleurs de 4 % par année, a souligné Michel Archambault, titulaire de la chaire de tourisme Transat de l'École des sciences de la gestion de l'UQAM.

Par contre, les habitudes de voyage changent, selon Paul Arsenault, directeur du Réseau de veille en tourisme. Par exemple, pour éviter des problèmes, des voyageurs commencent à expédier leurs bagages par FedEx.

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les terroristes n'ont pas fait d'autres victimes aux États-Unis, mais les accidents de la route ont causé 250 000 morts, selon Michael Nowlis. Les touristes devraient davantage se méfier des empoisonnements que des attaques terroristes, a-t-il dit.

En 2002, le tourisme a chuté de 15 % à New York et la production américaine s'est affaiblie de 1,7 %, tandis que le monde a perdu 8,8 millions d'emplois, selon Michael Nowlis. En 2004, par contre, New York a connu une année touristique record.

Si la récupération de New York a été rapide, ça n'a pas été le cas de destinations frappées par le terrorisme à répétition, comme l'Égypte et Bali, où le prix des chambres a chuté.

Le Canada, allié des États-Unis et cible plus facile à atteindre, pourrait être frappé par les terroristes, mais les risques réels restent minimes, selon Michael Nowlis.

Il y a par contre un prix à payer pour la sécurité et certaines catégories de touristes sont plus à risque que d'autres. À une seule intersection de Las Vegas, un attentat pourrait perturber la vie de 20 000 occupants de chambres d'hôtel.