Le conglomérat allemand MAN a annoncé jeudi être monté à 14,27% des droits de vote du fabricant de poids lourds suédois Scania, et fait pression pour une fusion amicale.

Le conglomérat allemand MAN a annoncé jeudi être monté à 14,27% des droits de vote du fabricant de poids lourds suédois Scania, et fait pression pour une fusion amicale.

MAN détient 14,27% des droits de vote et 11,48% du capital du groupe suédois après l'achat hors marché d'un gros paquet d'actions ordinaires Scania et à droit de vote multiple.

MAN a payé 475 couronnes par action Scania soit 51,29 euros par action. Cela représente une prime importante par rapport aux 442 couronnes par action proposées par MAN lors de l'officialisation à la mi-septembre du lancement imminent d'une offre publique d'achat sur Scania, rejetée par le suédois.

Selon la loi suédoise, MAN, s'il lance effectivement une offre publique, sera désormais contraint de s'aligner sur le prix maximum payé hors marché. Au nouveau prix, ceci valorise Scania à 10,2 milliards d'euros, contre 9,6 milliards initialement.

MAN rappelle dans un communiqué qu'il avait proposé lundi d'abandonner son offre non sollicitée "sous certaines conditions" pour engager des négociations amicales.

"Malheureusement, notre invitation est restée sans suite. Nous avons donc décidé de franchir une nouvelle étape pour rendre une fusion plus probable (...) Je suis confiant et j'espère que nous allons trouver une solution consensuelle", a commenté le patron de MAN, Haakan Samuelsson, cité dans le communiqué.

La probabilité d'une fusion augmente, alors que les différentes parties commencent à perdre patience.

Premier actionnaire de Scania avec 34% des droits de vote, le constructeur automobile Volkswagen souhaite une fusion amicale à trois incluant ses propres activités de poids lourds au Brésil.

Lors d'une conférence d'analystes lundi, le patron de VW, Bernd Pischetsrieder, a posé un ultimatum au deux groupes, leur laissant quatre semaines pour se mettre d'accord, faute de quoi il appuierait une offre hostile. Dans son édition de jeudi, le Financial Times affirme que M. Pischetsrieder veut accélérer les choses et est prêt désormais à prendre le contrôle de Scania avec MAN.

La pression est désormais clairement sur le fabricant de poids lourds suédois. A eux deux, VW et MAN ont plus de 48% des droits de vote, tout près de la majorité.

Pour le moment, Scania et son grand actionnaire suédois, la famille Wallenberg, continuent à faire de la résistance. Dans un communiqué publié mercredi soir, alors que la rumeur d'achats massifs de titres courait déjà sur le marché, Scania a réaffirmé son opposition à l'offre non sollicitée de MAN, qui, selon ses dires le "sous-évalue nettement" au regard notamment de ses performances.

Le groupe a publié dans la foulée jeudi matin de manière anticipée des résultats en forte hausse au troisième trimestre. Le bénéfice net en particulier a grimpé de 55% sur un an à 1,281 milliard de couronnes (138 millions d'euros).

Dans un communiqué distinct publié mercredi soir par sa holding, Investor AB, la famille Wallenberg a réaffirmé qu'"il y (avait) un intérêt industriel dans une fusion entre les deux groupes, mais que l'offre intiale de MAN ne (reflètait) pas la valorisation et le potentiel à long terme de Scania".

Investor estime notamment que les synergies estimées par MAN de 500 millions d'euros par an en cas de fusion sont insuffisantes.

Vers 09h00 GMT, MAN grimpait de 3,30% à 69,56 euros à la Bourse de Francfort, sur un indice des valeurs vedettes Dax en hausse de 0,56%. A Stockholm, l'action ordinaire Scania bondissait à la même heure de 10,5% à 473,50 couronnes.

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mha/js