«C'est quoi l'image de la Russie? C'est un pays où il fait froid, où on crève de faim, et où, si on ne crève pas de faim, on se fait tuer. Avec à sa tête un fou fasciste dictateur. C'est difficile avec ça d'avoir une bonne opinion des entreprises russes qui veulent faire quelque chose...»

«C'est quoi l'image de la Russie? C'est un pays où il fait froid, où on crève de faim, et où, si on ne crève pas de faim, on se fait tuer. Avec à sa tête un fou fasciste dictateur. C'est difficile avec ça d'avoir une bonne opinion des entreprises russes qui veulent faire quelque chose...»

Emmanuel Quidet, associé de la firme comptable Ernst & Young à Moscou, en a marre de la méfiance de l'Occident envers la Russie et ses entrepreneurs. Oui, le pays est encore corrompu, oui, la bureaucratie est «kafkaïenne», mais la situation est nettement meilleure qu'il y a 10 ou 15 ans, tranche le Français.

Les entreprises russes sont de plus en plus nombreuses à vouloir s'internationaliser, et elles font appel en grand nombre à des cabinets spécialisés pour adapter leurs pratiques aux normes occidentales.

La firme Ernst and Young a ainsi connu une croissance exponentielle depuis la chute de l'URSS.

«Quand je suis arrivé ici il y a 13 ans, on était 250 personnes dans le bureau, dit Emmanuel Quidet. Aujourd'hui on est 3000 pour la CEI (Communauté des États indépendants), dont 1800 à Moscou. C'est devenu une grosse machine, et c'est le reflet de l'activité économique de la Russie.»

Les firmes russes sont toutefois loin d'être accueillies à bras ouverts à l'étranger. La méfiance demeure bien ancrée.

Au Canada, l'achat de 20% du fabricant de pièces automobiles Magna International par l'oligarque Oleg Deripaska n'est pas passé inaperçu.

La provenance douteuse de la fortune du milliardaire russe, très proche du président Vladimir Poutine, de même que ses ambitions futures pour l'entreprise, ont inquiété plusieurs actionnaire et analystes.

La transaction a été approuvée par 61,4% des actionnaires de Magna la semaine dernière. Un «OK» tiède, puisque plus du tiers des investisseurs étaient en désaccord.