En terminant sa journée de témoignage au procès pénal de Vincent Lacroix, le juricomptable François Filion, qui a enquêté pour l'Autorité des marchés financiers, a fait une liste d'épicerie imposante pour illustrer les dépenses de l'ancien PDG de Norbourg.

En terminant sa journée de témoignage au procès pénal de Vincent Lacroix, le juricomptable François Filion, qui a enquêté pour l'Autorité des marchés financiers, a fait une liste d'épicerie imposante pour illustrer les dépenses de l'ancien PDG de Norbourg.

Il a effectué un survol de 138 M$ de déboursés de 2000 à 2005. Plusieurs dépenses ont déjà été examinées, mais le témoin a pu les documenter et déposes ses preuves devant la cour.

Il semble que M. Lacroix et ses entreprises ont connu tout un train de vie, n'hésitant pas souvent à délier les cordons de la bourse. Cela commençait par la location d'une vaste loge au Centre Bell afin d'assister aux matchs du Canadien de Montréal. La facture ? 649 000 $.

Cherchant à faire quelques placements, M. Lacroix et ses entreprises ont misé presque 7,9 M$ sur la minière Ressources Dianor.

M. Lacroix a aussi pu stimuler la croissance de Norbourg à coup d'acquisitions. Le juricomptable confirme, preuves à l'appui, les transactions pour une foule de sociétés dans le domaine du placement pour environ 25,78 M$.

Notamment, il y a eu l'achat du Groupe Futur le 9 avril 2003 pour 1,7 M$ et Investissements BBA pour 6,19 M$ le 3 juillet 2003.

Afin de couronner l'année 2003 en force, M. Lacroix a acheté les Fonds Evolution le 19 décembre pour 4 M$ et a commencé l'année 2004 avec l'achat de Tandem/Teraxis pour 6,3 M$.

Le magasinage s'est poursuivi dans le secteur immobilier, mais les achats ont souvent été suivis par des reventes rapides.

Par exemple, la Société immobilière Norbourg a acheté l'immeuble situé au 55 rue St-Jacques à Montréal le 25 décembre 2003. Cet édifice, qui abrite l'Hôtel Place-d'Armes, a nécessité un déboursé de 4,08 M$.

L'immeuble a été revendu à profit dès le 3 novembre 2004, provoquant un encaissement de 4,56 M$.

Certaines acquisitions d'immeubles auront été encore plus éphémères. Le 12 rue Dagobert à Candiac a été acheté pour 145 000 $ le 5 février 2004 et revendu 4 mois plus tard pour 150 000 $. La somme a atterri dans les coffres de Quatro Capital, qui faisait partie du réseau d'entreprises de M. Lacroix.

L'argent des investisseurs aurait aussi servi à faire plus de 6 M$ de prêts à des sociétés.

Dans la liste des dépenses, il ne faut pas oublier près de 457 000 $ qui ont fini leur parcours chez des concessionnaires : environ 107 000 $ à Magog Marine, 72 000 $ à Prestige Lexus et 62 500 $ à Park Avenue BMW.

1,6 M$ directement à Lacroix

Dans tous les relevés bancaires et factures que François Filion a examinés, plus de 1,6 M$ ont été déposés directement dans les mains de Vincent Lacroix.

D'autres personnes auraient aussi bénéficié largement de la richesse de M. Lacroix, grâce au transfert de 2,78 M$. Par exemple, son oncle Robert Simoneau a reçu 600 000 $, son père Donald Lacroix a reçu 140 000 $ et... une certaine Européenne Rosita Ivanova aurait eu plus de 71 000 $.