La grève au CN, qui en était hier à sa troisième journée, menace de perturber les échanges commerciaux d'une valeur de 50 milliards de dollars avec les États-Unis notamment au chapitre des autos et des pièces d'autos fabriquées par General Motors, indiquent des analystes de l'industrie du transport.

La grève au CN, qui en était hier à sa troisième journée, menace de perturber les échanges commerciaux d'une valeur de 50 milliards de dollars avec les États-Unis notamment au chapitre des autos et des pièces d'autos fabriquées par General Motors, indiquent des analystes de l'industrie du transport.

Cependant, la grève pourrait être suspendue si le Conseil canadien des relations industrielles juge qu'elle est illégale, a indiqué hier le négociateur en chef du syndicat.

«Si le conseil stipule (aujourd'hui) que c'est une grève illégale et qu'il émet un ordre de retour au travail, nous allons nous y soumettre et retourner immédiatement au travail», a affirmé Rex Beatty lors d'une interview.

Le CN a déposé samedi une plainte auprès du conseil national du travail après que quelque 3000 employés membres du syndicat des Travailleurs unis des transports (TUT) eurent déclenché une grève à la suite de l'arrêt des négociations.

La société montréalaise allègue que le moyen de pression choisi par le syndicat est illégal parce que l'agence internationale des TUT -l'agent de négociations certifié des employés- n'avait pas autorisé la grève.

Entre-temps, les exportations canadiennes de métaux, de bois d'oeuvre et de blé sont également susceptibles de pâtir du débrayage des 2800 chefs de train et aux autres employés qui a commencé samedi dernier, après que la compagnie de chemins de fer de Montréal eut échoué dans ses tentatives de signer une nouvelle convention collective avec les Travailleurs unis des transports. Aucuns autres pourparlers ne sont prévus.

Les compagnies canadiennes de chemins de fer transportent 40% du volume de la marchandise au pays et 20% de sa valeur, précise Barry Prentice, professeur au I.H. Asper School of Business de l'Université du Manitoba.

Les cadres qui remplacent les employés en grève au CN, cinquième compagnie de chemins de fer en Amérique du Nord sur le plan des revenus, pourraient ne pas être en mesure de remplir des doubles tâches pendant plus de quelques semaines, estime pour sa part Daniel Ortwerth, analyste de Edward Jones & Co., à St. Louis.

Lundi, le titre du Canadien National grimpait néanmoins de 24 cents, à 53,34$, à la Bourse de Toronto. L'action s'était appréciée de 3,7% cette année avant la journée d'hier.

La grève pourrait aussi affecter les expéditions de blé et d'orge qui accusent déjà deux mois de retard causé par le mauvais temps et qui a fait en sorte que des navires dans les ports de Vancouver et de Prince Rupert attendent la livraison de 350 000 tonnes métriques de blé, a indiqué Maureen Fitzhenry, porte-parole de la Commission canadienne du blé, le plus important vendeur mondial de blé et d'orge.

«Cela ne pouvait pas arriver à un pire moment parce que nous espérions que les trains combleraient le retard en février», a dit Mme Fitzhenry.