La Banque de Montréal (T.BMO) a promu William Downe au poste de PDG en remplacement d'Anthony Comper, qui cédera sa place en mars prochain. Cependant, le titre de la quatrième banque en importance au pays a subi sa pire dégringolade en 15 mois après que les bénéfices de ses trois principales divisions eurent chuté.

La Banque de Montréal [[|ticker sym='T.BMO'|]] a promu William Downe au poste de PDG en remplacement d'Anthony Comper, qui cédera sa place en mars prochain. Cependant, le titre de la quatrième banque en importance au pays a subi sa pire dégringolade en 15 mois après que les bénéfices de ses trois principales divisions eurent chuté.

M. Comper, 61 ans, avait indiqué plus tôt cette année qu'il partirait à la retraite avant avril prochain, ce qui mettra fin à son mandat à titre du PDG qui aura servi le plus longtemps au sein des six principales banques canadiennes.

Parmi les défis que M. Downe aura à relever lorsqu'il deviendra patron le 1er mars prochain, on compte un renversement de la tendance à la baisse des activités de la banque aux États-Unis et une reprise de parts de marché au Canada aux dépens de concurrents plus imposants, soit la Banque Royale et la Banque Toronto-Dominion, explique Tom Kersting, analyste de la société Edward Jones.

La Banque de Montréal a fait savoir hier que les bénéfices tirés de ses activités de services bancaires aux consommateurs aux États-Unis avaient reculé à 23 millions de dollars, pire résultat en 10 trimestres.

"Les activités américaines n'ont pas été particulièrement reluisantes pour la BMO et les conditions du marché ne deviennent pas plus faciles", a indiqué M. Kersting au cours d'une entrevue hier de St. Louis.

Hier, le titre de la Banque de Montréal chutait de 2,29$, ou 3,2%, à 69,22$, à la Bourse de Toronto, pire dégringolade depuis le 4 août 2005.

L'action s'est appréciée de 6,5% cette année, performance qui vient au dernier rang parmi celles des cinq plus grosses banques canadiennes. Les titres des autres banques ont aussi baissé, celui de la Banque CIBC laissant 2,3% alors que l'action de la Banque Nationale a reculé de 2,4%.

La Banque de Montréal, premier prêteur canadien à faire connaître ses résultats du quatrième trimestre, a précisé dans un communiqué que son bénéfice net avait crû de 4,8%, à 696 millions, ou 1,35$ par action, comparativement à 664 millions, ou 1,28$ par action, un an plus tôt.

Robert Wessel, analyste de la Financière Banque Nationale à Toronto, a indiqué que la banque avait dégagé un profit de 1,33$ par action avant éléments non récurrents, ce qui est mieux que sa prévision de 1,24$.

La banque a tiré parti d'impôts plus bas et d'une baisse des provisions pour créances douteuses. Ces éléments ont contribué à compenser la baisse des profits des divisions de banque d'affaires, de services bancaires aux particuliers et aux entreprises ainsi que du groupe de clients privés.

"Nous sommes manifestement insatisfaits de la performance au quatrième trimestre", a souligné hier M. Downe au cours d'une téléconférence avec des analystes.

La banque a indiqué qu'elle avait renoncé à sa politique "audacieuse de prix" pour ses hypothèques et ses comptes d'épargne à fort taux d'intérêt, qui ont fait pâtir les revenus dans ces secteurs.

Toutefois, la banque a pu observer une croissance plus forte au chapitre des prêts à la consommation et des cartes de crédit, a précisé Frank Techar, patron de la division de services bancaires grand public au Canada. "On n'a vu aucune division briller, souligne M. Kersting. Je crois que les gens commencent à s'interroger sur la durabilité des bénéfices."