Les négociations menées par les autorités belges avec Paris et le groupe Suez au sujet du mariage Suez-Gaz de France aboutiront "probablement" cette semaine, peut-être dès mercredi, a-t-on appris mardi de source gouvernementale belge.

Les négociations menées par les autorités belges avec Paris et le groupe Suez au sujet du mariage Suez-Gaz de France aboutiront "probablement" cette semaine, peut-être dès mercredi, a-t-on appris mardi de source gouvernementale belge.

Via sa filiale Electrabel, Suez exploite les sept réacteurs nucléaires de Belgique, soit une production de quelque 6.000 mégawatts. Une fusion avec Gaz de France, qui détient 25% du second producteur belge d'électricité SPE, menace sérieusement la concurrence sur le marché belge de l'énergie.

Depuis des semaines, le Premier ministre belge Guy Verhofstadt négocie donc avec les autorités françaises ainsi qu'avec le groupe énergétique Suez afin d'obtenir des compensations.

Il a déjà dit à plusieurs reprises qu'il comptait profiter de ce rapprochement pour ouvrir son marché énergétique, très peu concurrentiel, à un troisième acteur.

Guy Verhofstadt devrait s'entretenir mercredi avec les ministres régionaux de l'Energie, avant de rencontrer des responsables de Suez. Une conférence de presse sera organisée si un accord définitif était conclu.

Selon la source gouvernementale ayant requis l'anonymat, Suez s'apprête à prendre plusieurs engagements vis-à-vis des autorités belges.

D'abord, Suez cèdera des capacités de production nucléaire en Belgique à la SPE, deuxième producteur d'électricité en Belgique, détenue à 25% par GDF.

Selon le quotidien La Libre Belgique, il s'agirait de 100 MW, en échange desquels la SPE cèderait à Electrabel 100 MW de capacité du site français de Chooz, exploité conjointement par les deux électriciens.

D'après le quotidien, Electrabel mettrait en outre à la disposition de la SPE une capacité nucléaire de 250 à 900 MW, mais "la délicate question du prix reste encore à être résolue".

Au gouvernement, on précise qu'Electrabel s'engagera également à échanger plusieurs centaines de mégawatts (3.000 selon La Libre Belgique) avec un troisième opérateur.

Suez devrait aussi accepter que Synatom, filiale d'Electrabel qui gère les provisions devant servir au démantèlement des centrales nucléaires belges d'ici à 2015, fasse l'objet d'un suivi renforcé.

Electrabel devrait aussi s'engager à "modérer ses prix énergétiques" durant une certaine période, a encore précisé la source gouvernementale.

Enfin, une négociation doit encore avoir lieu avec Electrabel sur le montant de la contribution au dispositif du "chèque gaz" -- une ristourne accordée aux consommateurs sur leur facture énergétique.

L'hiver dernier, l'industrie s'était engagée à contribuer au financement de cette mesure favorable au consommateur. Selon La Libre Belgique, cette contribution serait "d'environ 100 millions d'euros".

La "golden share" qu'aurait obtenue l'Etat belge dans Suez-GDF fait quant à elle encore l'objet de discussions.

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