L'embargo décrété par les États-Unis le 16 août sur les expéditions de pommes de terre en provenance du Canada, notamment du Québec et de l'Ontario, touche aussi de nombreuses autres cultures, dont les plants de fraises, de framboises, d'asperges et les fleurs en pot.

L'embargo décrété par les États-Unis le 16 août sur les expéditions de pommes de terre en provenance du Canada, notamment du Québec et de l'Ontario, touche aussi de nombreuses autres cultures, dont les plants de fraises, de framboises, d'asperges et les fleurs en pot.

" Tout ce qui comporte de la terre est bloqué aux frontières américaines ", explique Éliane Hamel, porte-parole de l'Union des producteurs agricoles (UPA).

Cependant, poursuit-elle, tous les légumes qui sont lavés avant d'être exportés, à l'exception encore là des pommes de terre, peuvent être exportés sur le marché des États-Unis.

C'est à la suite de la découverte d'un parasite des végétaux- le nématode doré, par l'Agence canadienne d'inspection des aliments- que l'embargo a été décrété.

Quoiqu'il ne présente pas de risque du point de vue santé, le nématode doré peut toutefois entraîner une diminution de plus de 75 % du rendement de nombreuses cultures, dont la pomme de terre et la tomate.

Les plus inquiets des producteurs du Québec semblent être ceux, peu nombreux, de l'Association des producteurs de multiplicateurs de plants de fraises et de framboises certifiés du Québec.

Au nombre de trois seulement, ceux-ci exportent d'habitude quelque " 30 à 40 millions de plants de fraises " par année aux États-Unis, avec comme principal client, et de loin, la Floride, signale le président de cet organisme, Luc Lareau, également président des Pépinières Lareau, de Lavaltrie.

" La Floride, dit-il, c'est pour nous, les exportateurs, des exportations de 5 à 10 millions US selon les années, et environ 65 % de notre chiffre d'affaires. "

Normalement, précise-t-il, les exportations vers cet État commencent " dans deux semaines " et s'étalent sur environ un mois et demi, le Québec y exportant " de 12 à 15 variétés de fraises ".

L'embargo remet tout cela en question... alors que ces trois producteurs emploient ensemble quelque " 500 à 600 personnes ".

Il ajoute: " Les gens pensent que c'est seulement la pomme de terre qui est touchée par l'embargo. La source du problème vient de là, mais la pomme de terre, c'est peut-être seulement la pointe de l'iceberg. C'est la bombe atomique pour nos fermes. Est-ce qu'on pourra survivre à ça? "

Cependant, poursuit-il, le ministère fédéral de l'Agriculture a prélevé des échantillons des sols de ses producteurs, et doit les faire analyser avant de faire des représentations auprès du ministère de l'Agriculture des États-Unis.

" Nos sols sont déjà désinfectés ", dit Luc Lareau.

Les horticulteurs qui se spécialisent dans la production de fleurs, dont Serres Flora Plus, de Laval, sont eux aussi touchés, notamment en ce qui regarde les chrysanthèmes d'automne normalement exportés en pots, et qui sont des annuelles.

" Ces fleurs représentent de 10 à 15 % du chiffre d'affaires des producteurs, et on exporte d'habitude à peu près 60 % de la production ", indique le directeur général de Serres Flora Plus, Stéphane Gaul.

L'entreprise a eu mardi dernier un semi-remorque de chrysanthèmes bloqué à la frontière.

Toutefois, ajoute-t-il, après analyse du substrat dans lequel elles étaient plantées, ne comportant pas de terre, la douane des États-Unis a permis leur entrée dans le pays voisin.

© 2006 La Presse. Tous droits réservés.