Le moins que l'on puisse dire c'est que les firmes d'ingénieurs se sont construit de beaux rendements depuis le début des années 2000.

Le moins que l'on puisse dire c'est que les firmes d'ingénieurs se sont construit de beaux rendements depuis le début des années 2000.

En sept ans et demi, les actions de SNC-Lavalin [[|ticker sym='T.SNC'|]] et de Stantec [[|ticker sym='T.STN'|]], deux sociétés canadiennes inscrites à la Bourse de Toronto, ont bondi respectivement de 1049% et de 1043%!

Et ce n'est probablement pas fini.

«Ces deux entreprises continueront à bien faire», estime Anthony Zicha qui vient d'augmenter ses prix cible.

L'analyste de Scotia Capitaux fait passer ses prévisions de 40$ à 43$, d'ici un an, pour le titre de SNC-Lavalin. D'ici deux ans, il s'attend à le voir toucher 47$.

Dans le cas de Stantec, sa cible pour les 12 prochains mois monte de 35$ à 38,50$. Il vise 42,50$ d'ici deux ans.

L'analyste recommande l'achat des deux titres.

SNC-Lavalin, qui génère le tiers de ses revenus à l'extérieur de l'Amérique du Nord, est en bonne position pour profiter de l'expansion de l'économie mondiale et des développements en Afrique et en Inde, tout en se protégeant d'un ralentissement aux États-Unis.

Stantec, pour sa part, profite de son volet «environnement» et de sa stratégie de croissance par acquisition.

«Les firmes d'ingénierie se trouvent dans un super cycle, remarque l'analyste. Elles sont engagées dans des projets qui durent des années.»

La croissance de l'économie fait en sorte que les services des ingénieurs sont en forte demande.

Les dépenses pour développer des infrastructures, comme des routes, des ponts, des centrales d'énergie, etc., vont continuer à donner de l'élan au secteur.

«La hausse des investissements du gouvernement fédéral dans ses budgets 2006 et 2007 permettront de combler une partie du déficit des infrastructures au pays et favorisera les services d'ingénierie», souligne M. Zicha.

Sans compter que l'Inde, dont l'économie croit à plus de 8% par année, offre de belles occasions d'affaires pour SNC-Lavalin car il y a de nombreux projets à réaliser dans ce pays.

«Les ingénieurs indiens sont compétents, ils parlent anglais et ils coûtent moins cher, explique l'analyste. Sans toucher à ses emplois nord-américains, cela permettra à l'entreprise canadienne d'être encore plus concurrentielle et de développer des marchés comme ceux de l'Asie et du Moyen-Orient.»

Étant donné la nature très fragmentée du secteur de l'ingénierie, Anthony Zicha pense que SNC-Lavalin sera en mesure d'acquérir 700 ingénieurs indiens d'ici la fin de l'année et plus de 3000 autres au cours des prochaines années.

SNC-Lavalin compte actuellement 300 ingénieurs en Inde.

La société possède des bureaux dans 30 pays et elle est active dans plus de 100 pays.

«Les acquisitions s'avèrent nécessaires car la demande grandissante pour les projets d'infrastructure a créé une pénurie d'ingénieurs», explique-t-il.

M. Zicha signale que Stantec est dans une situation identique.

«Elle étudie pas moins de 38 dossiers d'acquisitions, dit-il. Les transactions qu'elle réalisera lui permettront d'ajouter 100 millions par année à ses revenus.»

Selon lui, les acquisitions ajouteront 10% de croissance à Stantec, pour les années à venir (comparativement à 5% pour la croissance interne).

Au cours de la dernière année, il y a eu pas moins de 111 acquisitions de firmes d'ingénierie et de consultants en environnement et en projets d'infrastructures, selon l'Environmental Financial Consulting Group. On en prévoit 136 cette année.

Depuis janvier, la plus importante transaction concerne l'achat de Washington Group par URS Corp, contre 2,6 milliards US.

Anthony Zicha ne pense pas que SNC-Lavalin et Stantec seront avalées par le mouvement de consolidation de l'industrie.

«Elles vont continuer à croître, pense-t-il. Elles sont en mesure de faire des achats car elles sont en bonne santé financière et elles génèrent d'importants flux monétaires.»

Il rappelle toutefois que les deux sociétés canadiennes n'ont pas d'actionnaires majoritaires.

«Puisqu'elles n'ont pas le contrôle, on ne sait jamais ce qui peut arriver», précise toutefois l'analyste.