En 1991, d'un coup de baguette d'un magicien nommé Intrawest, Mont-Tremblant a résolument pris un virage récréotouristique pour devenir la destination internationale que tout le monde connaît aujourd'hui.

En 1991, d'un coup de baguette d'un magicien nommé Intrawest, Mont-Tremblant a résolument pris un virage récréotouristique pour devenir la destination internationale que tout le monde connaît aujourd'hui.

Une quinzaine d'années plus tard, peut-on imaginer le Groupe Hines réussir le même tour à Trois-Rives et au lac Mékinac?

Bien des gens veulent le croire, si on se fie à l'intérêt suscité par le passage du maire de Mont-Tremblant, Pierre Pilon, devant la Chambre de commerce de Mékinac hier soir, à Saint-Tite. Près de 70 personnes étaient pendues aux lèvres de l'expérimenté politicien qui a expliqué, pendant une bonne cinquantaine de minutes, la recette de cet incroyable succès.

L'ex-maire de Saint-Jovite, qui est demeuré en poste après la fusion avec Mont-Tremblant en novembre 2000, a reculé un peu dans le temps pour démontrer que l'avenir n'est pas toujours apparu si rose dans le joyau des Laurentides.

"Au milieu des années 80, il y a un gars de Saint-Jovite qui a essayé de partir une poissonnerie et ça n'avait pas fonctionné", raconte-t-il. "Si quelqu'un voulait des moules, il était mieux de se rendre à Saint-Jérôme!"

Lorsqu'il a entrepris sa pratique en médecine en 1971, M. Pilon ne comptait que trois ou quatre restaurants dignes de ce nom au centre-ville de Saint-Jovite. Aujourd'hui, il en recense 32.

Depuis 1991, Intrawest a investi un milliard de dollars pour développer le versant Sud de Mont-Tremblant, puis un autre milliard est attendu pour les versants Soleil et Nord.

En 15 ans, cette communauté de 8700 habitants (environ 20 000 en incluant les villégiateurs) est devenue une destination touristique internationale à l'année longue. Le plan de développement stratégique conçu entre 1998 et 2000 est suivi à la lettre, la concertation avec la chambre de commerce est devenue incontournable et la communication avec le milieu occupe une place de choix.

Quelques données

En 1991, 350 personnes travaillaient à la Station Mont Tremblant. On en compte 2800 aujourd'hui.

De plus, les projets de construction, à eux seuls, créent une moyenne de 17 000 emplois par année dans cette région.

L'évolution de l'évaluation imposable de la municipalité en a fait sursauter quelques-uns. En comparant exactement la même agglomération, elle est passée de 548 millions $ en 1991 à 2,4 milliards $ cette année. Et le taux de taxation ne s'établit qu'à 0,57 $ du 100 $!

"Il ne faut pas avoir peur des développeurs", assure M. Pilon. "Ce sont des gens responsables, qui sont devenus de bons alliés et qui ont participé au développement harmonieux de notre ville."

Un peu éberlué par la présentation, le maire de Trois-Rives, Lucien Mongrain, rappelle que ce qui s'est passé à Mont-Tremblant, "c'est pas mal plus gros que ce qui est prévu chez nous!". Au mieux, le Groupe Hines, pour le moment, estime à 200 millions l'ensemble de son projet au lac Mékinac.

"Il n'en reste pas moins que d'ici 20 ans, je vois un très grand développement pour notre région", assure M. Mongrain.

Guy Damphousse, président de la Chambre de commerce de Mékinac, croit que rien n'est impossible.

"Pour assurer la réussite d'un projet, il faut le rêver au départ", lance-t-il. "Il faut que toute la MRC y croit. On doit se serrer les coudes et faire les pressions nécessaires pour qu'il prenne de l'ampleur."

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