L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a abaissé de 100.000 barils par jour ses prévisions de hausse de la demande mondiale de pétrole en 2006 à 1,0 million de barils par jour, dans son rapport mensuel d'octobre publié lundi à Vienne.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a abaissé de 100.000 barils par jour ses prévisions de hausse de la demande mondiale de pétrole en 2006 à 1,0 million de barils par jour, dans son rapport mensuel d'octobre publié lundi à Vienne.

"A la lumière des chiffres préliminaires pour les trois premiers trimestres de 2006, la hausse de la demande mondiale de pétrole a été revue en baisse de 0,1 mb/j pour 2006" par rapport à la dernière estimation publiée en septembre, a indiqué le cartel dans ce rapport.

Pour l'ensemble de 2006, la hausse de la demande mondiale devrait atteindre 1,2% pour se situer en moyenne à 84,2 mb/j.

Selon l'Opep, la baisse de la demande est due à "la météo clémente, les prix plus élevés du pétrole et les prix relativement plus bas du gaz" surtout dans les pays de l'OCDE.

Cependant, la forte demande de pétrole des Etats-Unis en septembre "n'a pas réussi à compenser le déclin de la demande observé lors des deux premiers mois de l'été", a précisé le cartel dans son rapport d'octobre.

La hausse de la demande des pays de l'OCDE a été revue à la baisse de 300.000 barils par jour pour le troisième trimestre avec une amélioration ensuite au quatrième trimestre.

Par ailleurs, la forte croissance économique en Chine et au Moyen-Orient ont "contribué à une hausse de la demande au 3e trimestre", selon le rapport.

Pour 2007, en revanche, l'Opep "maintient sa prévision de hausse de la demande de pétrole à un niveau modéré de 1,3 mb/j soit 1,5%". La hausse de la demande viendra surtout de Chine et du Moyen-Orient avec respectivement 420.000 barils par jour et 300.000 barils/jour.

L'approvisionnement en provenance des pays hors-Opep devrait atteindre l'an prochain environ 53 mb/j, soit une hausse de 1,8 mb/j par rapport à 2006 "son niveau le plus élevé depuis 1984", a encore indiqué cette organisation qui regroupe 11 pays.

Le cartel a confirmé qu'il tiendrait une réunion extraordinaire au Qatar jeudi. Selon le ministère qatari de l'Energie elle pourrait aboutir à une "réduction d'un million de barils par jour de la production effective du cartel dans une tentative d'enrayer la chute des prix" sur les marchés internationaux.

Dans son rapport d'octobre, l'Opep précise que "même avant le récent recul des prix, il y avait un consensus au sein de l'Opep sur la nécessité d'une réponse pro-active aux changements de circonstance sur le marché".

Et des baisses "volontaires" de la production étaient une "option laissée à la discrétion de chaucun des Etats membres", s'est contenté d'indiquer l'organisation. Selon elle l'objectif de la réunion exceptionnelle à Doha jeudi est de "réfléchir aux actions à venir nécessaires pour équilibrer le marché".

Selon l'Opep, "la vitesse et l'amplitude du recul des prix du brut ont pris le marché par surprise". "Les incertitudes sur les perspectives de l'économie mondiale en particulier aux Etats-Unis, le ralentissement de la demande, le rebond de l'approvisionnement des pays hors Opep et le niveau élevé des stocks ont contribué à provoquer un fort sentiment de prudence sur le marché", a estimé le cartel.

Le rapport conclut qu'il est "dans l'intérêt, sur le long terme, tant des producteurs que des consommateurs de maintenir les prix à des niveaux qui soutiennent à la fois une croissance économique saine et encouragent les investissements pour assurer une capacité suffisante afin de pouvoir répondre à la demande à venir".

A quatre jours de la réunion de Doha, les prix du brut ont légèrement augmenté lundi. A New York, le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre progressait de 51 cents à 59,08 dollars lors des échanges électroniques vers 10H00 GMT. Et à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord prenait 40 cents à 59,92 dollars sur l'échéance de novembre.

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