Ford, le numéro deux américain de l'automobile, a annoncé vendredi un nouveau plan social visant à réduire désormais d'environ un tiers ses effectifs en Amérique du Nord, tout en indiquant qu'il ne prévoyait par de retour à la rentabilité avant 2009 dans cette région.

Ford, le numéro deux américain de l'automobile, a annoncé vendredi un nouveau plan social visant à réduire désormais d'environ un tiers ses effectifs en Amérique du Nord, tout en indiquant qu'il ne prévoyait par de retour à la rentabilité avant 2009 dans cette région.

Très attendue depuis que le groupe avait reconnu en juillet l'insuffisance d'un premier plan de redressement lancé en début d'année, les nouvelles mesures dévoilées vendredi comportent notamment une forte réduction des effectifs d'encadrement.

Ford a également reporté son objectif de retour à la rentabilité en Amérique du Nord, tablant désormais sur 2009 au lieu de 2008, ce qui était fortement sanctionné par le marché. A la Bourse de New York, le titre Ford chutait de 11,33% à 8,06 dollars vers 14H35 GMT.

Ford a annoncé la suppression de 14.000 emplois chez ses "cols blancs", soit environ le tiers de cette catégorie de personnel, mais a précisé que 4.000 départs avaient déjà eu lieu au premier trimestre.

Les 10.000 réductions restantes seront réalisées via des départs en retraite anticipés, des départs volontaires "et des départs non volontaires si cela doit être nécessaire", a indiqué le patron de Ford Amérique du Nord, Mark Fields, lors d'une téléconférence. Ce dernier espère que "la plupart de ces départs seront achevés à la fin du premier trimestre 2007".

Cette coupe complète le plan de suppression de 30.000 emplois et de fermeture de 14 usines que le groupe avait présenté en janvier. L'ensemble représentera une fois achevé une réduction d'un tiers des effectifs de Ford en Amérique du Nord qui s'élevait avant le début de la restructuration à quelque 123.000 personnes.

S'ajoute un programme de départs volontaires, déjà dévoilé jeudi soir par le syndicat de branche UAW, qui s'adresse aux employés affiliés à ce syndicat --chez Ford et dans les usines de composants--, soit 75.000 personnes éligibles.

Ce volet social s'accompagne de fermetures supplémentaires d'usines: toutes celles de composants et deux sites de production.

Côté production, Ford a martelé ne pas vouloir vendre sa marque Jaguar et répété "chercher des solutions alternatives" pour sa marque Aston Martin, dont il avait annoncé en août vouloir se défaire.

Le constructeur compte aussi apporter des améliorations sur 70% de ses modèles dans les marques Ford, Lincoln et Mercury, et compte "mettre la priorité sur les segments en croissance", citant les "crossover", ces véhicules dotés d'une carrosserie de 4x4 et équipés d'une motorisation de berline.

"Des changements significatifs, que nous n'avions pas anticipés, sont intervenus depuis janvier", a reconnu Mark Fields, citant la hausse des coûts des matières premières et le désaffection des Américains pour les 4x4, jusqu'ici fond de commerce du groupe.

Pour expliquer les nouvelles mesures, le nouveau PDG, Alan Mullaly, a affirmé que "les plans de restructuration d'une telle magnitude réussissent lorsque les capacités et les coûts sont alignés avec une vision réaliste de la demande".

Le constructeur, qui souhaite réaliser 5 milliards de dollars d'économies annuelles sur ses coûts opérationnels via le plan social et une réduction de la production, table d'ailleurs sur "un nouveau recul des parts de marché en Amérique du Nord" dans les mois à venir, de l'ordre de 14-15% contre 17% actuellement.

Himanchu Patel, analyste de JPMorgan, a estimé que le volet social "était largement attendu" mais s'est dit "très déçu par le fait que l'automobile en Amérique du Nord ne renouera pas avec les bénéfices en 2008 et par le fait que la vente potentielle de Jaguar n'est pas envisagée".

Ford s'est refusé à livrer des objectifs financiers chiffrés, alors que le groupe pourrait accuser une perte nette de 9 milliards en 2006, coûts de restructuration compris, selon des documents internes cités jeudi par le quotidien Detroit News.

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