L'industrie de la navigation de plaisance française, dont le poids a triplé en dix ans, reste prospère et table sur une nouvelle progression de son chiffre d'affaires de 4 à 5% en 2006, tirée par une forte demande à l'exportation.

L'industrie de la navigation de plaisance française, dont le poids a triplé en dix ans, reste prospère et table sur une nouvelle progression de son chiffre d'affaires de 4 à 5% en 2006, tirée par une forte demande à l'exportation.

L'industrie continue de progresser sur ses deux grands axes, la voile et les bateaux à moteurs, a indiqué vendredi à l'AFP le délégué général de la Fédération des industries nautiques (FIN), Tibor Sillinger, alors que le 29e festival international de la plaisance de Cannes (Alpes-Maritimes), grand marché des yachts de prestige, s'est ouvert jeudi, et que le Grand Pavois de La Rochelle fera la part belle à la voile à partir du 20 septembre.

Le chiffre d'affaires global du secteur a déjà progressé de 7% en 2005 pour atteindre 1,076 milliard d'euros, selon les chiffres qui viennent d'être publiés par la FIN. Un rythme de progression supérieur à la croissance mondiale du secteur, estimée à 6,1%.

La France, leader mondial des constructeurs de voiliers et de bateaux pneumatiques, a encore vu sa croissance soutenue par l'exportation, qui a représenté 61% des ventes directes en 2005.

Les exportations ont été multipliées par six en dix ans, alors que les ventes domestiques ne faisait que doubler. L'exportation a ainsi puissamment contribué au triplement du poids de l'industrie nautique au cours de la dernière décennie.

Sur le total des unités produites en France, 85% sont des bateaux à moteurs, pour l'essentiel des bateaux de moins de six mètres. "Leur croissance en volume va se poursuivre car le bateau à moteurs est celui des débutants", estime M. Sillinger, qui fait état d'un chiffre d'affaires total de 283 millions d'euros en 2005 (+5,2%). Seule la catégorie des bateaux divers (pneumatiques, jet skis, etc...) a légèrement reculé (98 millions d'euros, -3,9%).

C'est cependant la voile qui tire la croissance du marché en valeur, grâce à des prix moyens plus élevés. Les résultats 2005 révèlent un marché de 638 millions d'euros en hausse de 9,6%, une croissance particulièrement dynamique comparée au marché mondial (+7,7%).

Le coeur de marché se déplace peu à peu en France des bateaux de 10 mètres de long vers ceux de 12 à 14 mètres, et la part du nombre des voiliers achetés en vue de location se maintient autour de 25 à 30%, selon le délégué général de la FIN.

La bonne surprise de 2005 a été "la reprise considérable des sports de glisse, avec un bond de 23% de la planche à voile qui a retrouvé son niveau de 2003, et de 26% du kite surf".

Les perspectives générales pour 2006 sont en léger retrait sur 2005 mais "le secteur ne peut maintenir durablement des croissances à deux chiffres", a toutefois prévenu M. Sillinger.

Les dernières prévisions du groupe Bénéteau, numéro un mondial du voilier habitable sont également prudentes, tablant sur "un chiffre d'affaires de plus de 800 millions d'euros sur l'exercice 2005-2006 (clos le 31 août)" contre 774,1 millions d'euros en 2004/2005, soit une progression supérieure à 3,35%. Le groupe maintient son objectif de "passer le cap du milliard d'euros" en 2008.

Pour tous les participants de la filière, au-delà du succès espéré de Cannes et de la Rochelle, c'est le 46e salon nautique de Paris (du 1er au 11 décembre) qui sera le juge de paix: les transactions y représentent environ 25% du chiffre d'affaires annuel de la profession.

dbe/ft/vm