Al Ynigues a acheté sa première maison en 2004. Depuis octobre dernier, ses paiements hypothécaires mensuels ont bondi de 16 % à 2417 $ US. Et ils ont augmenté de nouveau le 1er avril.

Al Ynigues a acheté sa première maison en 2004. Depuis octobre dernier, ses paiements hypothécaires mensuels ont bondi de 16 % à 2417 $ US. Et ils ont augmenté de nouveau le 1er avril.

M. Ynigues, 65 ans, touche 2800 $US par mois à titre de travailleur autonome (il enseigne la musique). Il dit qu'il ne prend qu'un repas par jour, qu'il a cessé de payer ses factures de services publics et qu'il accuse du retard sur les paiements de sa maison de Apple Valley, au Minnesota, à une trentaine de kilomètres au sud de St. Paul.

«Mon hypothèque a tout changé, soupire M. Ynigues. C'est vraiment démoralisant.»

M. Ynigues fait partie des quelque 800 000 propriétaires américains à qui l'on a consenti des prêts dits subprime en anglais, soit des prêts accordés à des clients dont le dossier de crédit n'est pas très reluisant, et ces propriétaires ont maintenant du mal à effectuer leurs paiements mensuels.

Et au moment où ces consommateurs réduisent leurs dépenses sur des produits comme des meubles et des vêtements, les ventes de détaillants tels que Home Depot [[|ticker sym='HD'|]] et Wal-Mart [[|ticker sym='WMT'|]] risquent de pâtir.

«Les gens vont se concentrer davantage sur les produits de première nécessité comme la nourriture », souligne Howard Davidowitz, président de la firme de consultation dans le domaine du détail Davidowitz & Associates, de New York. « Les gens vont être coincés», ajoute-t-il.

Ce sont les magasins de rénovation et les détaillants qui vendent aux gens dont les revenus correspondent à la tranche des emprunteurs à risque salariés qui risquent d'écoper le plus. Le mois dernier, Home Depot, premier détaillant mondial de produits de rénovation, disait s'attendre à subir cette année sa première baisse de bénéfices annuels par action, évoquant alors le marché de l'habitation.

La compagnie prévoit que son profit diminuera à 2,55 $ US par action comparativement à 2,79 $ US, ou 5,76 G$ US, l'an dernier.

De son côté, Wal-Mart, premier détaillant au monde, pourrait perdre des ventes de produits tels que les vêtements et les DVD, estime Patricia Edwards, une gestionnaire de patrimoine de Wentworth Hauser & Violich, de Seattle. La firme gère des actifs de 9 G$ US, y compris des actions de Wal-Mart.

John Simley, le porte-parole de Wal-Mart, a refusé de faire des commentaires. La compagnie de Bentonville, en Arkansas, doit faire connaître ses résultats de mars le 12 avril prochain. L'an dernier, Wal-Mart a connu la plus faible progression de ses ventes dans ses magasins comparables en au moins 27 ans. Son action est en hausse de 1 % cette année.