Une baisse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine est prise pour un acquis par plusieurs mais le Wall Street Journal la remet en doute mardi.

Une baisse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine est prise pour un acquis par plusieurs mais le Wall Street Journal la remet en doute mardi.

En effet, le journal new-yorkais affirme sans citer de source que les gouverneurs voient la décision de cette semaine comme un choix entre abaisser le taux directeur de la Fed à 4,5% ou ne pas bouger du tout.

Encouragé par une baisse d'un demi-point à 4,75% en septembre, le marché attend de son côté que la réunion de deux jours des gouverneurs qui s'amorce mardi donne lieu à une autre baisse pour répondre aux problèmes immobiliers et à la turbulence récente des Bourses.

Le comité de politique monétaire de la Fed doit publier un communiqué vers 14h15 mercredi

La décision de septembre avait surpris les marchés, qui tablaient sur une baisse d'un quart de point seulement, mais la Fed avait ensuite fait savoir qu'elle avait ainsi voulu agir vite et fort pour empêcher tout risque de contagion à l'économie de la crise financière de l'été.

Cela lui permettra-t-il d'éviter une nouvelle baisse mercredi ? Les économistes en doutent.

«La Fed va baisser ses taux de 0,25 points pour amortir le ralentissement de l'économie et compenser partiellement le resserrement général du crédit que nous avons connu ces derniers mois», estiment les analystes de Global Insight.

Juste avant sa réunion, la banque centrale aura reçu les chiffres de la croissance du troisième trimestre, qui devraient être plutôt bons (le consensus table sur 3,1% en rythme annuel). Mais c'est un chiffre trompeur, avertissent les analystes.

Les mauvaises nouvelles se sont en effet accumulées ces dernières semaines, surtout dans le secteur immobilier où les prêts à risques («subprime») n'en finissent pas de faire des dégâts.

Or, la Fed redoute plus que tout de voir la récession immobilière contaminer le reste de l'économie par un effet de dominos. En baissant le coût de l'argent, elle donne un coup de pouce à la consommation qui est le principal moteur de l'économie.

De plus, les marchés tiennent quasiment pour acquise l'idée d'un assouplissement monétaire. Une mauvaise surprise risque de les déstabiliser alors qu'ils peinent à se remettre de la crise de l'été.

«Il ne serait pas dans l'intérêt de la Fed d'aller à l'encontre de ces attentes», note Stephen Gallagher de la Société Générale à New York.