Voisines, partenaires ou concurrentes?

Voisines, partenaires ou concurrentes?

Les économies du Québec et de l'Ontario sont les soeurs siamoises du nord-est du continent. Pourtant, nombre d'entreprises de part et d'autre, des PME spécialisées surtout, manquent de moyens ou de relations pour profiter de ce qui se passe dans la province voisine.

D'où l'idée du Bureau du Québec à Toronto d'établir un "Club d'affaires Ontario-Québec" afin de favoriser des relations entre des entreprises des deux provinces.

"Ça se veut un moyen bien informel de faciliter le réseautage d'affaires, avec des activités comme des conférences de gens d'affaires expérimentés au Québec et en Ontario, par exemple", indique Malika Dehraoui, directrice des services commerciaux au Bureau du Québec à Toronto.

Pour l'économie du Québec, l'accentuation des affaires de ses entreprises avec le gros marché voisin de l'Ontario revêt une importance particulière.

Selon les plus récents chiffres de l'Institut de la statistique du Québec, le Québec affiche un déficit commercial de presque six milliards de dollars par an avec l'Ontario,

Cela représente environ 10% de tout le commerce de biens et services entre les deux provinces, qui frôle les 68 milliards de dollars par an.

En fait, ce commerce de biens et services avec l'Ontario représente les deux tiers de tout le commerce interprovincial du Québec, selon l'Institut.

Le Club d'affaires Ontario-Québec sera lancé demain à Markham, une banlieue prospère de Toronto, dans le cadre d'une mission commerciale de Laval Technopole.

Les deux villes ont un jumelage d'affaires depuis 10 ans.

Pour la suite, on prévoit organiser des activités du Club d'affaires tous les deux ou trois mois. Ça pourrait être des activités d'ordre plus général, mais aussi sectoriels, en marge des activités commerciales préparées par le Bureau du Québec à Toronto.

Par exemple, dans le marché de la quincaillerie, un contingent d'une dizaine d'entreprises québécoises est attendu les 21 et 22 novembre à Toronto, pour des rencontres avec des acheteurs de grands détaillants canadiens.

Les Home Depot, Rona, Canadian Tire et Home Hardware ont prévu y être, de même que Lowe, le géant américain qui prépare l'ouverture de ses premiers magasins canadiens en Ontario.

Cet événement spécial en quincaillerie est organisé en collaboration avec la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain.

Ensuite, une mission commerciale d'une quinzaine de PME québécoises en micro-électronique est planifiée pour la fin novembre auprès de grandes entreprises de la région de Toronto, dont GE et Honeywell.

Dans le secteur de l'automobile, la plus grande industrie en Ontario, le Bureau du Québec à Toronto prépare pour la fin janvier 2007 une mission d'affaires auprès des acheteurs de Honda.

Ce fabricant d'origine nippone a un complexe à Alliston, au nord de Toronto, qui est réputé parmi les plus dynamiques de l'industrie automobile au Canada.

Honda y assemble ses populaires Civic ainsi que des utilitaires sport de sa marque luxueuse Acura.

Par ailleurs, les services commerciaux du Bureau du Québec à Toronto préparent la participation de PME québécoises à des événements torontois dans le design résidentiel et la mode vestimentaire, notamment.

Dans ce contexte, on espère que la création d'un Club d'affaires Ontario-Québec, même informel, fournira un moyen d'appuyer le réseautage d'affaires entre les deux provinces.

Des commanditaires d'importance sont aussi en vue, dont la Banque Nationale et le Mouvement Desjardins.

"Il y aurait entre 2500 et 3000 entreprises québécoises qui font des affaires régulièrement en Ontario, selon des relevés de consultants. Et parmi elles, notre propre sondage a démontré un bon intérêt pour un tel club informel pour favoriser le réseautage d'affaires", a indiqué Mme Dehraoui.

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