Logement de six pièces, dont quatre chambres à coucher et deux salles de bains.

Logement de six pièces, dont quatre chambres à coucher et deux salles de bains.

À proximité du métro, dans le quartier Villeray près de tous les services, comme le veut la formule immobilière consacrée.

Vaste cour commune aménagée, abondamment garnie d'arbres. Loyer: 655$. Où est l'attrape? Il n'y en a aucune.

Le logement qu'habitent Raymond Villeneuve et Céline Faucher fait partie d'une coopérative d'habitation de 47 logements, répartis dans un immeuble de cinq étages construit en 1991. Ils sont parents de deux enfants de dix et huit ans.

«Quelle est notre motivation? On a un très beau logement et avec les murs séparateurs en béton, l'insonorisation est à toute épreuve, énonce Raymond Villeneuve. Au niveau de la qualité de vie, c'est énorme.»

L'immeuble fait lui-même partie d'un complexe d'habitation, «où il y a une grande mixité sociale, décrit-il: il y a deux autres coopératives, deux HLM, des condos...»

La cour, équipée d'une balançoire, donne accès à un mail piétonnier, où jouent les enfants du complexe. «Pour les enfants, c'est super agréable, poursuit-il. Trouver des amis, ce n'est pas difficile: les enfants descendent dans la cour et les amis arrivent.»

Raymond Villeneuve est un travailleur autonome engagé dans divers projets artistiques et sociaux. Le rêve de la propriété n'évoque rien pour lui.

«Étant pigiste et n'ayant pas de revenus stables, ma liberté est quelque chose que je mets au premier plan, et j'ai toujours eu peur de la maison où il y a soudainement pour 20 000$ de réparation», explique l'homme de 44 ans.

Il a l'intention d'habiter sa coopérative encore longtemps. «Pour la qualité de logement, ce niveau de loyer est avantageux. Mais aussi parce que mes enfants aiment l'endroit et qu'on y trouve beaucoup de gens agréables.» Quand il leur pose la question, ils ne veulent rien savoir de déménager.

Ces loyers plus abordables impliquent en contrepartie une participation à la vie commune. Qui dit coopérative dit coopération. Les membres se partageront les tâches de comptabilité, de collecte des loyers, d'entretien du palier et des aires communes... Ils devront assister à l'assemblée annuelle, et ils participeront, tôt ou tard, à un des comités: sélection, finance, bon voisinage, entretien, conseil d'administration...

«Au début, ça demande plus de travail, mais ensuite, c'est rodé», nous rassure Édith Cyr, présidente de l'Association des groupes de ressources techniques. Quoique...

Président

Raymond Villeneuve est depuis trois ans et demi président de sa coopérative. Déterminé et convaincu, il y a consacré jusqu'à 20 heures par semaine pendant la première année, et de cinq à 10 heures depuis.

«J'ai accepté le fait que pour trois ans, je serais comme le maire d'un petit village et que je travaillerais très fort dans ce but», indique-t-il.

Mais il y a des récompenses: «La plus grande satisfaction, c'est de sentir que tu as fait une différence.»