L'importante correction des Bourses mondiales mardi est due en grande partie à une ruée des fonds spéculatifs sur les marchés d'options, en prévision d'une éventuelle crise immobilière américaine, qui affecterait sévèrement la croissance mondiale, soulignent des négociants.

L'importante correction des Bourses mondiales mardi est due en grande partie à une ruée des fonds spéculatifs sur les marchés d'options, en prévision d'une éventuelle crise immobilière américaine, qui affecterait sévèrement la croissance mondiale, soulignent des négociants.

Le plongeon des grands indices européens et nord-américains en quelques heures mardi est venu «d'un très fort regain de volatilité, sur le marché des options sur actions», explique un négociant d'une banque française.

Les fonds d'investissement spéculatifs (hedge funds) ont ainsi acheté massivement des options de vente sur l'indice boursier des 50 premières sociétés européennes, dont les chiffre d'affaires pâtiraient d'une récession de l'économie américaine, en prévision d'une éventuelle chute.

Le prix de cette option, désigné par les banquiers comme «l'indice de la peur», a bondi de 42% en deux jours.

Aux États-Unis, le prix de l'option de vente sur l'indice boursier S&P 500 a même bondi de 61% dans la seule journée de mardi, la progression journalière la plus forte depuis 17 ans.

En 1990, le prix des options boursières avait aussi flambé, après le déclenchement de la première guerre du Golfe, sur fond de faillites en cascade des caisses d'épargne américaines.

La ruée sur les options de vente oblige les banques qui les ont émises à se couvrir, en vendant les indices boursiers, car la probabilité que ces options soient exercées augmente soudainement.

Mardi, la crise s'est déclenchée juste après le discours tenu à Singapour par l'ex-président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, qui «a montré du doigt la fin du cycle haussier des bénéfices, n'excluant pas une possible récession américaine pour le second semestre», note le Crédit mutuel.

Le même jour, une étude de l'association américaine des économistes d'entreprise (NABE) a révélé qu'aux États-Unis, la menace des prêts immobiliers dits «exotiques» dépasse celle des fonds spéculatifs.