Les chantiers de construction de Dubaï ne sont pas tous des bombes à retardement prêtes à exploser. Parlez-en à Marc O'Connor.

Les chantiers de construction de Dubaï ne sont pas tous des bombes à retardement prêtes à exploser. Parlez-en à Marc O'Connor.

Le directeur de projet pour SNC-Lavalin supervise l'immense chantier d'agrandissement et de modernisation de l'aluminerie Dubal, située dans le parc industriel de Jebel Ali, aux confins de la ville.

Ici, les 1900 travailleurs bénéficient de conditions de travail et de normes de sécurité de très haut niveau, insiste M. O'Connor.

«C'est aussi pour améliorer les choses que tu viens à l'étranger. Si tu viens ici pour faire comme eux autres, tu restes chez vous», a souligné l'ingénieur à La Presse Affaires, pendant une visite récente du chantier orchestré par la firme d'ingénierie québécoise.

SNC met le paquet pour bien traiter ses travailleurs. Chaque mercredi, les employés sont réunis pour un «pep talk» multilingue sur les règles de santé et sécurité au travail.

Un peu partout sur le chantier, on peut apercevoir le chameau Saloom, sorte de mascotte visant à promouvoir les bonnes méthodes de travail. Ici et là, on trouve aussi des tentes de repos, où les hommes viennent se rafraîchir pendant leurs pauses.

Tous les sous-traitants embauchés par SNC-Lavalin sur le chantier de Dubal sont scrutés à la loupe, soutient Marc O'Connor.

«Nous, quand on sélectionne un contracteur, on va auditer (dans les camps de travailleurs). Ils doivent s'engager à respecter le plan de santé et sécurité de SNC. Si le contracteur a une petite cambouze dans le désert, il ne travaillera pas avec nous.»

Sur le chantier de Dubal, les travailleurs de la construction gagnent en moyenne un salaire brut de 27 dirhams l'heure (un peu plus de 8 $ CA), affirme le directeur de projet. Cela est très au-dessus de tous les chiffres que nous avons observés à Dubaï. Un haut niveau de compétence est toutefois exigé de la part des ouvriers pour ce travail complexe, ce qui justifie en partie l'écart.

«Poubelle»

Marc O'Connor en a contre certains reportages réalisés dans des camps de travailleurs migrants, qui présentent les conditions de vie difficiles de ces hommes, réalité dérangeante s'il en est une.

«C'est sûr que c'est facile d'aller dans les camps de travailleurs et de sortir la poubelle, mais il y a une véritable volonté de changer ça», dit-il.

«C'est un immense chantier ici (à Dubaï), poursuit-il. Si on avait un chantier comme ça (au Québec) et qu'on avait besoin d'un million de travailleurs, je ne suis pas sûr qu'on pourrait tous bien les loger. Ce n'est pas pire que nos fermiers qui font venir des Mexicains dans leurs fermes.»

Sur le chantier de Dubal, les travailleurs sont logés dans des chambres individuelles et ont accès à divers loisirs. Parmi ceux qui n'habitent pas sur place, certains ont commencé à s'acheter des voitures d'occasion pour venir au chantier. Une nouveauté, reconnaît Marc O'Connor en roulant devant le stationnement.

Le Québécois insiste par ailleurs sur la «volonté» du gouvernement de Dubaï d'améliorer les conditions des travailleurs.