L'adjoint au maire de la ville française de Nancy, François Pélissier, ne participe pas au colloque municipal sur le développement éolien pour faire la leçon aux Québécois.

L'adjoint au maire de la ville française de Nancy, François Pélissier, ne participe pas au colloque municipal sur le développement éolien pour faire la leçon aux Québécois.

"Je ne viens pas apporter de solution toute faite mais témoigner et discuter sur ce sujet car la France est au début de l'aventure éolienne", a dit M. Pélissier, promoteur du parc Le Haut des Ailes, lors d'une entrevue accordée au Soleil.

Ce parc de 16 éoliennes, en fonction depuis un an, d'une puissance totale de 32 MW est réparti dans quatre communes, au coeur de la région de la Lorraine, à 60 kilomètres à l'est de Nancy (105 000 habitants). Six éoliennes seront ajoutées pour le porter à 44 mégawatts.

"Nous sommes partis avec une charte d'engagements en 12 points pour réaliser un projet de développement local avec une répartition équitable des indemnités et des dividendes. Le siège social de l'entreprise est établi dans la commune. Il y a un site d'exposition qui, en un an, a été visité par 6000 personnes", dit celui qui pilote d'autres projets avec son groupe Erelia.

L'électricité produite est distribuée par EDF (Électricité de France) sur la base d'un contrat de 15 ans.

"Il y a des grands parcs industriels en France qui n'ont pas de rapport avec le développement local. Mais pour nous le partage du paysage signifiait le partage des richesses de notre projet qui était l'an dernier une première en France. Les autres parcs éoliens sont ceux de grands groupes, des fonds de pension, de développeurs. Il faut qu'il y ait les deux. Le monde est ainsi fait. Il n'y a pas de vérité unique. Nous au groupe Erelia, nous sommes dans la logique du développement durable avec une composante économique de partage des richesses dans le respect de l'environnement."

La réalisation du projet a coûté environ 50 millions $. Les acteurs locaux bénéficient d'une retombée globale d'environ 285 000 $ par année sous forme de fiscalité, d'indemnisations et de mesures compensatoires sur le territoire des communes concernées.

Parcs éoliens "à échelle humaine."

Le maire d'Amqui, Gaétan Ruest jubile en accueillant à Rimouski plus de 250 congressistes. "Je souhaite que les élus prennent conscience qu'il y a une autre façon de développer l'éolien, avec des projets à l'échelle humaine", martèle le président du colloque "Municipalités, le défi des éoliennes".

Dans la Matapédia, un projet de 9 MW est à l'étude dans le secteur de Sayabec et un autre de 1 MW à Saint-Noël et dont Le Soleil a fait écho le 30 septembre.

L'érection de ces structures industrielles, à proximité des communautés, est de plus en plus contestée, notamment dans les secteurs de Rivière-du-Loup (Sky Power) et de Saint-Ulric/Saint-Léandre (Northland Power et Axor). "D'ailleurs, les méga-parcs devraient être installés à proximité des grandes centrales hydroélectriques, loin des zones habitées", croit le maire d'Amqui. C.T. et H.M., collaboration spéciale

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