Les transporteurs, qui ont été les premiers touchés par la fermeture des frontières américaines après le 11 septembre, ont aussi été les premiers à réagir. Le Groupe Robert, qui exploite une flotte de camions, a été un des premiers à obtenir la certification C-TPAT (Customs-Trade Partnership against Terrorism), le programme américain de lutte contre le terrorisme.

Les transporteurs, qui ont été les premiers touchés par la fermeture des frontières américaines après le 11 septembre, ont aussi été les premiers à réagir. Le Groupe Robert, qui exploite une flotte de camions, a été un des premiers à obtenir la certification C-TPAT (Customs-Trade Partnership against Terrorism), le programme américain de lutte contre le terrorisme.

Pour Jean-Robert Lessard, le vice-président de l'entreprise, on a beau discuter de la valeur du programme, son entreprise n'avait pas le choix: elle devait se plier à la volonté américaine.

" Ce sont les nouvelles règles, un point, c'est tout ", a-t-il dit aux chauffeurs exaspérés par l'attente aux frontières et par d'autres désagréments inutiles, comme la fouille de leur lunch par les douaniers américains.

Aujourd'hui, c'est comme si la frontière américaine passait par Boucherville, où sont situées les installations de Transport Robert. En quittant le terminal, le chauffeur, le camion et la cargaison sont dûment certifiés et munis d'un code-barre délivré par les autorités américaines, ce qui leur assure un passage rapide aux principaux postes-frontières.

Le Groupe Robert exige maintenant que tous ses clients soient certifiés C-TPAT, ce qui évite les problèmes et lui permet de respecter les contrats avec des clauses de juste-à-temps.

Cinq ans après les événements, beaucoup d'entreprises québécoises hésitent encore à faire les investissements nécessaires pour diminuer l'inquiétude des Américains.

Le président des Aliments Clic, Assaad Abdelnour, lui, n'a pas hésité une seconde. À l'époque du 11 septembre, la producteur et distributeur de produits alimentaires spécialisés (semoule, lentilles, pois chiches, etc.) planifiait une expansion aux États-Unis. Clic a été une des premières au Québec à obtenir l'accréditation.

" Il n'aurait servi à rien de s'opposer, surtout avec un nom comme le mien ", dit-il aujourd'hui. Clic a dépensé des centaines de milliers de dollars pour clôturer ses installations et les relier avec des caméras. De la mise en conserve des légumineuses jusqu'au départ des chargements, toutes les étapes de production sont maintenant enregistrées et surveillées.

Pour Clic, c'est le prix à payer pour avoir l'accès au marché américain. Un marché fabuleux, selon Assaad Abdelnour. " Au Canada, il y a 30 millions de consommateurs et 300 millions aux États-Unis ", dit-il, en précisant que 60 millions des consommateurs américains ne sont qu'à quelques heures de Montréal

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