Le chômage recule encore au Canada. Il atteint maintenant son niveau le plus bas depuis 1975, signale l'Organisation de coopération et de développement économique dans une étude publiée jeudi à Paris.

Le chômage recule encore au Canada. Il atteint maintenant son niveau le plus bas depuis 1975, signale l'Organisation de coopération et de développement économique dans une étude publiée jeudi à Paris.

Dans leurs dernières «perspectives économiques» pour les 30 principaux pays développés de la planète, les économistes de l'OCDE prévoient que le taux de chômage au Canada tournera autour de 6 pour cent en 2007 et 2008, respectivement à 6,1 et 6,0%.

«Malgré le ralentissement de l'activité économique qui s'est produit l'année dernière, les marchés du travail ont fait preuve d'une très grande résilience, indique le rapport.

«L'emploi a continué de progresser rapidement et le taux de chômage est tombé à un niveau historiquement bas, ce qui a favorisé une augmentation du taux d'activité.»

Dans l'ensemble, les nouvelles en provenance du Château de la Muette, le siège parisien de l'OCDE, sont plutôt bonnes pour le Canada.

Le ralentissement de l'année dernière s'étant dissipé, l'économie canadienne connaît depuis décembre 2006 une «progression rapide», même si elle dispose encore d'une «certaine marge» avant d'atteindre sa pleine capacité.

Tirée par une «expansion vigoureuse de la consommation», elle devrait donc continuer de progresser pendant la plus grande partie de cette année et de l'an prochain, dit l'OCDE, qui évoque une hausse du Produit intérieur brut (PIB) de 2,5 et 3,0% en 2007 et 2008.

«L'inflation étant faible et la croissance économique saine, la Banque du Canada ne devrait pas modifier son taux directeur», estime l'organisation.

L'optimisme de l'OCDE est tempéré par la situation de l'économie américaine. «Le principal risque (pour l'économie canadienne) est que la faiblesse de l'économie américaine soit plus durable que prévue», soulignent les experts.

La situation aux Etats-Unis est d'ailleurs la seule ombre au tableau globalement positif dressé par l'OCDE.

S'appuyant sur «une reprise forte et soutenue en Europe, une trajectoire solide au Japon et une conjoncture bouillonnante en Chine et en Inde», les économistes de l'organisation misent sur une croissance de 2,7% dans l'ensemble des 30 pays membres de l'organisation.

Il s'agit d'une révision à la hausse par rapport au chiffre de 2,5% avancé à l'automne.

Le contexte est moins favorable aux Etats-Unis, où l'activité ne croîtra que de 2,1% cette année. En novembre, l'OCDE parlait d'une hausse de 2,4%.

La situation devrait s'améliorer en 2008, avec une croissance du PIB de 2,75%.

Selon l'organisation, l'économie américaine souffre du ralentissement du marché immobilier, qui a subi un «refroidissement plus marqué» que prévu.

L'OCDE redoute qu'une «stagflation» (mélange de stagnation et d'inflation) d'intensité «modérée» s'installe aux USA. Ce phénomène apparaît comme le résultat d'un ralentissement de la productivité plus net que prévu, d'investissements en «perte de vitesse» et d'une inflation «plus persistante» que prévu également.

L'organisation s'inquiète par ailleurs d'une chute du marché boursier en Chine. Selon les experts, en effet, «le niveau existant des prix des actions paraît entraîner un risque de correction marquée dans le cas où il apparaîtrait impossible de maintenir l'accroissement actuel des bénéfices».

L'OCDE estime que la croissance économique chinoise se chiffrera à 10,4% en 2007 et 2008.