Wal-Mart aurait-il gagné le coeur des Québécois? L'entreprise est en tout cas devenue leur destination de magasinage favorite, selon un sondage du Conseil québécois du commerce de détail.

Wal-Mart aurait-il gagné le coeur des Québécois? L'entreprise est en tout cas devenue leur destination de magasinage favorite, selon un sondage du Conseil québécois du commerce de détail.

" C'est le magasin que les gens ont mentionné en tout premier lieu ", rapporte Jean-François Grenier, président de la firme de recherche Géocom, responsable du sondage biannuel du Conseil sur les comportements d'achat des Québécois.

Dans cette étude menée auprès de 1007 personnes au début de septembre, on demandait notamment aux répondants quels étaient les commerces où ils aimaient le plus magasiner, à l'exclusion des restaurants.

Wal-Mart est sorti grand gagnant malgré la controverse entourant ses politiques sociales: 27 % des répondants l'ont nommé parmi leurs trois magasins préférés, ce qui n'étonne pas M. Grenier.

" Si les gens vont chez Wal-Mart malgré tout ce qu'on en dit, c'est qu'ils aiment vraiment le magasin ", fait-il valoir.

Le sondeur avance qu'une appréciation non seulement des bas prix du géant du détail, mais aussi de la variété de sa marchandise, a pu le hisser au premier rang. Sears et Canadian Tire arrivent respectivement en deuxième et troisième places.

L'étude renforce aussi la thèse d'une polarisation du marché du détail entre les commerces spécialisés et les grandes surfaces à rabais, au détriment des magasins traditionnels.

Quarante-cinq pour cent des répondants ont dit préférer faire leurs achats dans des magasins de " biens modes ", catégorie qui inclut les boutiques et les moyennes surfaces de vêtements et autres articles de mode.

Le secteur des magasins à escompte, comme Wal-Mart et Zellers, suit de près avec les faveurs de 44 % des personnes interrogées.

Et les grands magasins traditionnels, essentiellement La Baie et Sears, ont été choisis choisis par 33 % de l'échantillon.

Ces données concordent avec d'autres statistiques, souligne M. Grenier.

" En Amérique du Nord en général, les grands magasins sont en perte de vitesse, dit-il. Ils ont encore une clientèle fidèle, mais elle est vieillissante. Les jeunes se tournent vers les magasins spécialisés. Et pendant ce temps-là, tout le monde va chez Wal-Mart! "

La confiance revient

Les Québécois sont par ailleurs moins pessimistes que l'an dernier à la même période quant à leur situation financière. Et ils sont beaucoup plus nombreux à voir d'un bon oeil les gros achats, ce qui peut étonner compte tenu de la remontée amorcée des taux d'intérêt.

La moitié des répondants croient qu'il est présentement intéressant de faire un ou des achats importants, ce qui représente un bond appréciable: à l'automne 2005, la proportion n'était que du tiers.

Et 20 % ont dit prévoir un achat important, par exemple une auto, des électroménagers, des meubles ou un ordinateur, au cours des six prochains mois. Un an plus tôt, ils étaient 15 % à avoir une telle intention.

L'indice de confiance des consommateurs québécois du Conseil québécois du commerce de détail, inspiré de celui de l'Université du Michigan, fait d'ailleurs meilleure figure que l'an dernier, étant passé de 86,6 à 97,4. Mais tout indice inférieur à 100 signifie qu'il y a plus de pessimistes que d'optimistes parmi les consommateurs.

Le président du Conseil, Gaston Lafleur, attribue la remontée de la confiance à la baisse des prix de l'essence. " C'est une dépense récurrente, surtout pour les Québécois qui vivent en région ", souligne-t-il.

" Je suis certain que ça a une influence sur la confiance des consommateurs de voir les prix à la pompe baisser ", renchérit le professeur Louis Hébert, de HEC Montréal.

Les Québécois n'apparaissent d'ailleurs pas échaudés par la flambée des coûts du carburant des dernières années: la voiture arrive au premier rang parmi les achats importants prévus. Huit pour cent des répondants se préparent à en acquérir une, comparativement à 6 % en 2005. Les intentions d'achat d'une maison sont stables à 2 %, ce qui les place en quatrième place.

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