Les prix du pétrole continuaient de reculer mardi après avoir perdu deux dollars la veille, déprimés par d'importants stocks américains et par l'espoir d'un compromis sur le nucléaire avec l'Iran.

Les prix du pétrole continuaient de reculer mardi après avoir perdu deux dollars la veille, déprimés par d'importants stocks américains et par l'espoir d'un compromis sur le nucléaire avec l'Iran.

A New York, le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre baissait de 80 cents à 60,23 dollars lors des échanges électroniques vers 10H00 GMT. Il a déjà cédé 1,88 dollar lundi, et 23% depuis son record historique de la mi-juillet (78,40 dollars).

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord est repassé mardi sous la barre des 60 dollars, tombant à 59,57 dollars, non loin de son plus bas depuis six mois atteint le 25 septembre à 59,32 dollars.

Après un recul de plus de deux dollars lundi, le Brent perdait encore 78 cents à 59,67 dollars vers 10H00 GMT sur l'échéance de novembre.

"Le marché reste focalisé sur l'abondance des stocks de fioul de chauffage aux Etats-Unis (...) et choisit d'ignorer les réductions volontaires de production par le Nigeria et le Venezuela", a estimé Michael Davies, analyste à la maison de courtage Sucden.

Les investisseurs sont déjà tournés vers le rapport hebdomadaire sur les stocks que doit publier mercredi le département américain de l'Energie (DoE).

"Les stocks de produits distillés, qui comprennent le fioul de chauffage, ont eu tendance à ressortir bien au-dessus des attentes récemment, et comme leur niveau est déjà bien au-dessus de l'an dernier à la même époque, les cours baissent alors même que l'hiver approche dans l'hémisphère Nord", a observé Michael Davies.

Les analystes s'attendent à une baisse de 1,1 million de barils des stocks de pétrole brut la semaine dernière aux Etats-Unis, mais ils anticipent une hausse de 1,5 million de barils des stocks de produits distillés, capitaux pour l'hiver.

Ces stocks sont déjà à leur plus haut niveau depuis près de huit ans, et en hausse de plus de 15% sur un an. Ceux de fioul domestique sont à un niveau record et particulièrement volumineux sur la côte est des Etats-Unis, la région qui consomme le plus de fioul au monde.

Une hausse de 1,5 million de barils des stocks d'essence est également attendue par les analystes.

Vendredi, deux pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le Venezuela et le Nigeria, ont décidé de réduire leur production de brut de 170.000 barils par jour au total, pour tenter d'enrayer la chute du prix du baril.

Mais ces réductions ont eu peu d'impact sur les cours, car elles ne représentent que 0,6% de la production réelle des onze membres de l'Opep, qui était de 29,8 millions de barils par jour en août, selon les derniers chiffres fournis par le cartel.

Par ailleurs, le marché semblait rassuré par la poursuite des négociations autour du programme nucléaire controversé de l'Iran, quatrième producteur mondial de pétrole.

L'Iran a proposé à la France de "créer un consortium pour la production d'uranium enrichi en Iran" afin de sortir de l'impasse sur le dossier nucléaire, a affirmé mardi le directeur adjoint de l'Agence iranienne de l'énergie atomique Mohammad Saïdi.

Enfin, BP a annoncé mardi la reprise de sa production sur le champ de Lisburne, en Alaska, après la réparation d'une fuite de gaz ayant provoqué la fermeture du site la semaine dernière. Ce champ, qui se trouve près du site géant de Prudhoe Bay, peut produire jusqu'à 30.000 barils par jour.

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