En 2005, les plus gros constructeurs japonais d'automobiles ont réalisé en moyenne un profit de 2400 $US de plus par véhicule vendu en Amérique du Nord que leurs concurrents établis aux États-Unis en exigeant des prix plus élevés et en payant moins en coûts de main-d'oeuvre et de santé, selon une étude publiée hier.

En 2005, les plus gros constructeurs japonais d'automobiles ont réalisé en moyenne un profit de 2400 $US de plus par véhicule vendu en Amérique du Nord que leurs concurrents établis aux États-Unis en exigeant des prix plus élevés et en payant moins en coûts de main-d'oeuvre et de santé, selon une étude publiée hier.

Toyota, Nissan et Honda ont persuadé les acheteurs de payer une moyenne de 24 289 $US par véhicule, soit 12 % de plus que les constructeurs américains, précise l'étude de Harbour-Felax Group. En outre, les constructeurs japonais ont payé 1400 $US de moins par véhicule en soins de santé et leurs travailleurs ont passé plus de temps au travail.

Cette étude met en lumière des questions qui seront soulevées tandis que General Motors, Ford et Chrysler se préparent à négocier un contrat de quatre ans avec le syndicat United Auto Workers. Ford et GM cherchent à retrouver le chemin de la rentabilité après des pertes dans la première moitié de l'année tandis que Chrysler prévoit un déficit de 1,5 milliard US au troisième trimestre.

" L'objectif de cette étude est de susciter une discussion publique sur des questions de compétitivité dans l'industrie automobile et d'encourager tous ceux qui ont à coeur l'avenir de Detroit à travailler à trouver des solutions ", a indiqué dans un communiqué Laurie Harbour-Felax, coauteur de l'étude.

Les données de la première moitié de l'année laissent entrevoir des améliorations quant aux résultats de GM par véhicule vendu. Au cours des six premiers mois de 2006, GM a perdu 326 $US par véhicule, comparativement à 1271 $US l'an dernier. GM a réduit sa dépendance à l'égard des mesures d'encouragement et des rabais et il a diminué ses ventes moins rentables aux entreprises de location de voitures et aux autres exploitants de parcs automobiles, a dit Mme Harbour-Felax.

Par contraste, Ford a perdu du terrain. Au cours de la première moitié de cette année, les pertes de Ford par véhicule ont atteint 738 $US comparativement à 451 $US en 2005. L'étude n'a pas fourni d'informations sur la performance de Chrysler au premier semestre.

" Je crois que nous allons observer un autre trimestre vigoureux pour General Motors ", a dit Mme Harbour-Felax au cours d'une entrevue. " L'entreprise est vraiment allée le plus loin au chapitre de l'efficacité en ingénierie et pour ce qui est de la réduction de ses coûts de main-d'oeuvre ", a-t-elle ajouté.

En vertu des contrats actuels, GM, Ford et Chrysler doivent continuer à payer des employés syndiqués inscrits dans des programmes de " banques d'emplois " même s'il n'y a pas de travail pour eux, précise l'étude. Par comparaison, les travailleurs de Toyota, de Honda et des autres constructeurs asiatiques prennent moins de vacances et leurs pauses-café sont plus courtes.

L'an dernier, Toyota a consacré 215 $US par véhicule en soins de santé pour ses employés actifs et l'entreprise ne comptait qu'une poignée de retraités de ses usines nord-américaines, où l'entreprise a entamé sa production en 1986. De son côté, GM a dû faire des paiements de pensions à 337 588 retraités et à leurs conjoints survivants. GM a absorbé des coûts de soins de santé pour ses retraités à hauteur de 1120 $US par véhicule et de 515 $US pour ses travailleurs actifs.

Autre facteur qui contribue aux ennuis des constructeurs américains: leurs pertes de parts de marché chez eux. Jusqu'en août de cette année, les ventes de GM ont chuté de 12 % aux États-Unis, celles de Ford étaient en baisse de 9,9 % alors que la diminution a été de 9,7 % chez Chrysler. Les consommateurs achètent des véhicules plus petits, plus économiques de Toyota et Honda et délaissent les grosses camionnettes et les véhicules utilitaires sport dont dépendent les constructeurs américains pour leurs profits.

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