L'ancien dirigeant d'une entreprise américaine de journaux a affirmé lundi avoir refusé de payer des frais de non-concurrence aux dirigeants de Hollinger International, parmi lesquels Conrad Black, lorsque la question a été soulevée lors de négociations de vente.

L'ancien dirigeant d'une entreprise américaine de journaux a affirmé lundi avoir refusé de payer des frais de non-concurrence aux dirigeants de Hollinger International, parmi lesquels Conrad Black, lorsque la question a été soulevée lors de négociations de vente.

Dans le cadre du procès pour fraude de Black, à Chicago, Mike Reed, ex-président et chef de la direction de Community Newspaper Holdings, a reconnu que son entreprise avait requis une entente de non-concurrence à Hollinger International lorsqu'elle a négocié, avec l'ancienne société de Black, l'achat de petits journaux communautaires américains.

M. Reed a cependant dit n'avoir jamais demandé une telle entente à Hollinger - société torontoise contrôlée par Black et qui possédait à l'époque 35 % de Hollinger International - ou toute autre personne accusée aux côtés de l'ancien magnat de la presse.

«Nous ne les regardions pas, individuellement, comme d'éventuels concurrents dans ces petites villes aux Etats-Unis», a déclaré à la cour M. Reed au sujet des petits journaux communautaires.

Black est accusé de fraude, d'extorsion, d'obstruction à la justice, de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale. Il pourrait écoper de plus de 100 ans de prison s'il est reconnu coupable.

La question des paiements de non-concurrence se trouve au coeur des allégations voulant que Black et les dirigeants David Radler, John Boultbee, Peter Atkinson et Mark Kipnis aient escroqué les actionnaires de Hollinger International de quelque 60 M$ US.

Black est également accusé d'avoir fait mauvais usage de fonds de Hollinger International en procédant à des achats personnels, ce qui porte à environ 80 M$ US le total des sommes en cause.

Les avocats du gouvernement américain avancent que les défendeurs ont tiré profit personnellement des paiements de non concurrence, en ayant ainsi obtenu de l'argent qui aurait dû se retrouver dans les coffres de Hollinger International.

M. Reed a été impliqué dans deux ententes avec Hollinger International, en 1999 et 2000.

Dans chacun des cas, a-t-il affirmé, il a été convenu de verser des paiements de non concurrence à l'entreprise de Chicago, mais ceux versés à la société mère Hollinger, de même qu'à Black, Radler, Atkinson et Boultbee ont été ajoutés après l'accord initial et avant la conclusion de l'entente par l'avocat Mark Kipnis.

Des hommes d'affaires et des avocats ayant joué un rôle important dans les transactions qui se trouvent au coeur même du procès de Conrad Black sont attendus à la barre des témoins cette semaine, à Chicago.

Mike Reed sera suivi de Thomas Henson, qui a lui aussi participé à la vente des actifs de Hollinger, de David Paxton, le pdg de Paxton Media Group, et d'Angela Way, ancienne assistante de Mark Kipnis, un des co-accusés de Black.