L'Italie a enregistré une croissance de 2% en 2006, un résultat inattendu et jamais atteint depuis 2000 qui redonne du souffle à l'économie de la péninsule après plusieurs années de marasme.

L'Italie a enregistré une croissance de 2% en 2006, un résultat inattendu et jamais atteint depuis 2000 qui redonne du souffle à l'économie de la péninsule après plusieurs années de marasme.

L'Italie a conclu l'année 2006 en trombe, avec une croissance de 1,1% au quatrième trimestre, après une hausse de 0,3% du produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre, selon les données provisoires de l'Institut italien de la statistique (Istat).

A la traîne de la zone euro depuis plusieurs années, avec en particulier une croissance nulle en 2005, l'Italie rattrape une partie de son retard sur la zone euro (+2,7%) et fait même jeu égal avec la France sur l'année.

Ce résultat a en outre largement dépassé les prévisions des économistes, qui attendaient une croissance de 0,4% au quatrième trimestre, et celles du gouvernement.

Le ministre de l'Economie Tommaso Padoa-Schioppa avait évoqué récemment une croissance de 1,7% à 1,8% en 2006, déjà meilleure que la précédente prévision de 1,6%.

Le chiffre de 2%, corrigé des variations saisonnières et du nombre de jours ouvrés, pourrait cependant subir une légère correction à la baisse lors de la publication le 1er mars des données brutes.

"Il s'agit des premiers résultats du travail accompli, un résultat extraordinaire, car jamais la croissance n'avait été aussi concentrée sur un trimestre", a dit le chef du gouvernement Romano Prodi, arrivé au pouvoir en mai 2006.

"La vitesse prise sur la fin de l'année passée nous donne une bonne base de départ pour cette année", a-t-il ajouté, soulignant que l'Italie "commençait à combler son retard de croissance" sur les autres grands pays.

La prévision du gouvernement pour 2007 est de 1,3%. L'institut d'études Isae a relevé sa prévision à 1,5%-1,6%.

"Après une très forte accélération fin 2006, la reprise va se poursuivre en 2007, même si le ralentissement mondial, l'effet continu de l'appréciation de l'euro et une politique budgétaire plus restrictive vont provoquer un ralentissement cyclique modéré au premier trimestre", estime Marco Valli, économiste d'UBM (Unicredit).

L'Istat a donné peu de détails sur la composition de la croissance en 2006, se contentant d'indiquer que l'ensemble des secteurs (agriculture, industrie, services) avaient progressé.

"Le demande intérieure a sans doute été dynamique, avec une croissance solide de la consommation des ménages et une reprise forte des investissements fixes. La contribution des exportations nettes a dû être nettement positive", selon M. Valli.

La forte hausse de la production industrielle en décembre, soutenue en particulier par les commandes venant d'Allemagne, avait déjà laissé entrevoir un bon résultat pour l'année.

"C'est le signe d'une reprise assez claire du +Made in Italy+", avec par exemple une forte hausse de la demande pour les machines-outils italiennes", explique Giovanni Zanni, économiste de Credit Suisse.

"L'industrie italienne a entrepris une transformation au sein de chacun de ses secteurs vers des produits à plus forte valeur ajoutée. Cette restructuration est moins spectaculaire qu'en Allemagne, mais bien réelle", ajoute t-il.

"Combinée aux effets continus de la réforme du marché de l'emploi entamée en 1997, elle tire aujourd'hui les fruits de sa restructuration", indique encore M. Zanni.