Il n'y a pas que les tarifs qui augmentent chez Hydro-Québec. Les dépenses de la société d'État gonflent aussi à la vitesse grand V, et ça commence à inquiéter sérieusement les clients qui doivent payer la note.

Il n'y a pas que les tarifs qui augmentent chez Hydro-Québec. Les dépenses de la société d'État gonflent aussi à la vitesse grand V, et ça commence à inquiéter sérieusement les clients qui doivent payer la note.

Les charges d'exploitation de la division Distribution augmenteront de 6,8% en 2007, soit trois plus que le taux d'inflation, indiquent les documents déposés par la société d'État devant la Régie de l'énergie, qui a commencé hier l'examen de la hausse des tarifs d'électricité pour 2007.

C'est beaucoup trop, selon les représentants des entreprises, qui s'inquiètent particulièrement de la hausse de la masse salariale de la division Distribution, qui croît de presque 8% par année depuis 3 ans.

Alors que le taux d'inflation tourne autour de 2%, les salaires sont en hausse de 4,67% cette année chez Hydro, et les heures supplémentaire augmentent de 6%. Le coût des régimes de retraite a bondi de 33,2 % tandis que le celui des assurances est en hausse de 17,7%.

Pour l'Association québécoise des consommateurs industriels d'électricité, qui regroupe les plus gros clients d'Hydro-Québec, il est temps que la Régie de l'énergie arrête de se fier aux explications des dirigeants d'Hydro. Une évaluation indépendante devrait être faite sur la productivité interne du Distributeur, réclament-ils, insatisfaits des réponses fournies par Hydro année après année.

Encore hier, le président d'Hydro-Québec Distribution, André Boulanger, a expliqué que l'augmentation des dépenses d'exploitation se justifie par la croissance du nombre d'abonnés et par l'obligation de maintenir le réseau de distribution en bon état.

Depuis 2005, l'effectif de la division est passé de 7959 à 8264, une hausse de 4%, ce qui explique une partie de l'augmentation de la masse salariale, selon Hydro.

M. Boulanger a aussi soutenu que la société d'État n'a aucun contrôle sur l'augmentation du coût des régimes de retraite et sur celui des assurances. "C'est comme ça partout au Canada", a précisé le porte-parole Marc-Brian Chamberland.

Les entreprises qui doivent examiner périodiquement leur structure de coûts pour rester compétitives estiment toutefois qu'Hydro devrait faire la même chose. Actuellement, la société d'État n'a pas d'intérêt à diminuer son effectif ou à affronter ses syndicats, puisque tous ses coûts sont refilés aux consommateurs dans les hausses de tarifs, déplorent-elles.

Hydro propose de limiter l'augmentation à 2,8% à compter du 1er avril 2007 et de reporter à plus tard des coûts de transport de 340 millions pour éviter d'imposer à ses clients une hausse de 8 % d'un seul coup.

Ce report signifie toutefois des coûts supplémentaires pour les clients d'Hydro, puisque des intérêts de 95 millions s'ajouteraient aux 340 millions étalés sur trois ans.

Comme l'an dernier, Hydro propose d'augmenter davantage la facture des gros consommateurs. La hausse moyenne de 2,8% serait en fait de 2% pour un logement, de 3,1% pour une maison moyenne et de 3,3% pour une grande maison.

HAUSSES DES TARIFS2004 4,4%

>2005 1,2%

>2006 5,3%

>2007 2,8%