L'homme d'affaires de Québec Jean Desbiens est ulcéré que la publication d'un communiqué la semaine dernière par l'Autorité des marchés financiers (AMF) ait pu soulever des doutes sur son intégrité.

L'homme d'affaires de Québec Jean Desbiens est ulcéré que la publication d'un communiqué la semaine dernière par l'Autorité des marchés financiers (AMF) ait pu soulever des doutes sur son intégrité.

"Je ne suis pas un Vincent Lacroix. Je n'ai pas pris une cenne dans le fonds Excellence. J'ai tout fait pour que les détenteurs de parts soient remboursés rapidement lorsque j'ai décidé de fermer le Fonds. Les chèques qui ont été faits l'ont été uniquement pour rembourser des détenteurs de parts. J'ai même dû dépenser 125 000 $ de mes poches en frais d'avocats pour que les détenteurs de parts soient remboursés", a-t-il certifié, hier, au cours d'une entrevue.

Il y a quelques jours, l'AMF a fait savoir qu'elle demandait des sanctions contre M. Desbiens en rapport avec des fautes commises dans l'administration du fonds de placements Excellence. Ces sanctions pourraient être une pénalité administrative et une interdiction d'agir à titre d'administrateur. Le Bureau de décision et de révision en valeurs mobilières entendra la demande de l'AMF le 18 octobre.

De bonne foi

"J'ai commis des erreurs de bonne foi dans l'administration. C'était la première fois que je montais un fonds commun de placements. Je me suis fié au responsable des services administratifs du fonds (Felcom)", a-t-il affirmé.

M. Desbiens a une quarantaine d'années d'expérience dans la vente de produits financiers comme l'assurance-vie et les fonds communs de placement.

Créé à l'automne 2004, le fonds de placements Excellence a été fermé en mai 2005. "Ce n'était pas rentable. Les honoraires étaient exorbitants. Nous avions amassé 5 millions $ auprès d'investisseurs de la région à raison de 150 000 $ pour chaque part. Il aurait fallu recueillir 50 millions $ pour que ce soit rentable compte tenu des honoraires du registraire, du fiduciaire et du dépositaire des titres", a soutenu M. Desbiens.

Dès la fermeture du fonds, M. Desbiens a liquidé des placements pour rembourser des porteurs de parts. L'opération aurait été trop rapide et n'aurait pas respecté toutes les règles prévues. Toutefois, cela a permis de rembourser près de 90 % des sommes dues aux investisseurs jusqu'à ce que l'AMF gèle le compte bancaire du fonds. Pour l'heure, 11 investisseurs n'ont pas été remboursés en totalité.

Selon M. Desbiens, l'Autorité des marchés financiers ne défend pas l'intérêt des investisseurs dans ce dossier. "L'AMF fait le jeu du registraire, du fiduciaire qui réclament des honoraires de 400 000 $ à même les sommes restantes. Ça dure depuis plus d'an et les fonds bloqués ne génèrent même pas d'intérêt. C'est vraiment odieux", a-t-il affirmé.

Le dépositaire des titres est Trust La Laurentienne et le fiduciaire est BLC Trust.

ppelchat@lesoleil.com

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