Le ministère des Ressources naturelles russe a indiqué vendredi vouloir vérifier les comptes des opérateurs étrangers de projets d'hydrocarbures développés dans le cadre d'accords de partage de production avec le gouvernement russe.

Le ministère des Ressources naturelles russe a indiqué vendredi vouloir vérifier les comptes des opérateurs étrangers de projets d'hydrocarbures développés dans le cadre d'accords de partage de production avec le gouvernement russe.

Une requête a été adressée à la représentation russe du français Total, qui exploite le projet Khariaga en Sibérie occidentale, à l'américain Exxon, opérateur du projet Sakhaline-1 (Extrême-Orient) et à Sakhalin Energy, consortium mené par la compagnie anglo-néerlandaise Royal Dutch Shell, qui exploite le projet Sakhaline-2.

Shell a déjà vu les difficultés se multiplier pour ce projet de 20 milliards de dollars d'investissements et a dû interrompre la construction d'un pipeline après une plainte du service russe de contrôle de l'environnement.

Le ministre russe des Ressources naturelles Iouri Troutnev a critiqué mardi la gestion de Sakhaline-2, disant ses craintes que la Russie ne perde 10 milliards de dollars de revenus à cause d'un doublement des investissements et de retard du calendrier de développement.

Les accords de partage de production entre des consortiums comprenant des compagnies étrangères et l'Etat russe, accordés pour les projets les plus difficiles, prévoient que la Russie reçoive une part des bénéfices une fois les investissements initiaux remboursés, en échange de conditions fiscales stables pour les opérateurs.

Les informations demandées aux compagnies doivent comprendre "le texte des accords de partage de production, avec tous ses changements et ajouts, les prévisions des principales données techniques et économiques et l'historique de ces données depuis le début du projet", précise le ministère dans un communiqué.

Le ministère des Ressources naturelles demande aussi des comptes au coordinateur de ces projets au ministère concurrent de l'Energie et de l'industrie, précise le communiqué.

La presse russe se demande si les autorités russes s'apprêtent à remettre en question ces accords de partage de production, ce qui reviendrait pour l'Etat à revenir sur ses engagements.

Mais pour Vladimir Milov, ancien vice-ministre de l'Energie russe cité par le quotidien Kommersant, il s'agit avant tout "d'une lutte pour déterminer (quel ministère) va représenter les intérêts de l'Etat dans ces accords de partage de production" et donc percevoir ces revenus.

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