La nomination d'un homme de l'Ouest comme ministre de l'Industrie du Canada pourrait tourner à l'avantage du Québec.

La nomination d'un homme de l'Ouest comme ministre de l'Industrie du Canada pourrait tourner à l'avantage du Québec.

«Les ministres de l'Ouest ont parfois les mêmes vues que le Québec sur comment la fédération devrait fonctionner», a affirmé jeudi le ministre québécois du Développement économique Raymond Bachand, en marge d'une petite cérémonie marquant le cinquième anniversaire du Consortium de recherche et d'innovation en aérospatiale au Québec (CRIAQ).

M. Bachand a indiqué qu'il avait téléphoné au nouveau ministre de l'Industrie, Jim Prentice, le soir de sa nomination, pour le féliciter. M. Prentice, avocat de formation, est député de Calgary-Centre-Nord. Il remplace le Québécois Maxime Bernier, féroce partisan du libre marché.

C'est le ministère de l'Industrie qui supervise la question des retombées industrielles régionales reliées aux contrats militaires canadiens. Or, le Ministère n'a imposé aux manufacturiers aucun pourcentage minimum de retombées pour le Québec et pour chacune des autres grandes régions du pays.

Le ministre Bachand entend rencontrer Jim Prentice dans les prochaines semaines.

«Il y a ce dossier-là, mais il y a d'autres dossiers importants pour le Québec dans les plans globaux d'innovation que le Canada a aussi, a-t-il déclaré. Il faut s'assurer notre juste part et qu'on ne déstructure pas une industrie.»

Le ministre Bachand a affirmé que le gouvernement québécois parlait régulièrement avec les gens du gouvernement fédéral, qu'il «poussait», mais qu'il travaillait également de son côté, notamment en organisant des rencontres entre Boeing et Lockheed Martin et des entreprises québécoises du domaine de l'aérospatiale.

«C'est assez complexe pour Lockheed et Boeing, qui ne connaissent pas l'ensemble de nos entreprises, a indiqué le ministre. Ce ne sont pas les avions qu'on achète et qui sont sur la ligne de production qui vont avoir des retombées, il faut que Lockheed et Boeing trouvent l'équivalent. Il y a des projets à long terme qui m'intéressent plus que les achats à court terme, soit le développement de nouveaux projets de recherche et développement.»

Le ministre a fait ces commentaires après avoir annoncé l'attribution d'une aide financière de 180 000$ au CRIAQ pour la réalisation de deux projets de recherche et développement en collaboration avec des entreprises et des centres de recherche indiens.

Du côté québécois, Pratt & Whitney Canada et l'Université Concordia participent aux projets, qui portent les noms évocateurs de «Technologie de refroidissement par pellicule pour chambres à combustion et turbine» et «Optimisation de la pulvérisation elliptique des injecteurs de carburant».

Le président-directeur général du CRIAQ, André Bazergui, a indiqué que le projet de collaboration avait pris naissance à l'occasion d'une mission commerciale en Inde pilotée par le ministre Bachand.

«Nous avons découvert qu'il y avait en Inde des centres extrêmement avancés de technologie», a-t-il raconté.

Les partenaires travailleront dans leurs champs de compétences. Les partenaires indiens sont particulièrement forts dans les domaine de l'information, de la simulation et des technologies de l'information, alors que l'Université Concordia est réputée dans le domaine de l'écoulement des fluides.