Le conseil de surveillance du groupe allemand de télécommunications Deutsche Telekom a nommé lundi René Obermann à la tête de la société avec effet immédiat, en succession à Kai-Uwe Ricke dont le départ avait été annoncé la veille.

Le conseil de surveillance du groupe allemand de télécommunications Deutsche Telekom a nommé lundi René Obermann à la tête de la société avec effet immédiat, en succession à Kai-Uwe Ricke dont le départ avait été annoncé la veille.

M. Obermann, 43 ans, dirigeait depuis quatre ans la filiale de téléphonie mobile T-Mobile, vache à lait du groupe.

Le nouveau patron a "le soutien total de tout le conseil de surveillance" pour son mandat de cinq ans, a déclaré lors d'un point de presse Klaus Zumwinkel, patron de Deutsche Post et président de l'organe de contrôle. Il est à même de "relever les défis" qui attendent Deutsche Telekom, à savoir le progrès technologique, l'internet et la réduction des coûts, a détaillé M. Zumwinkel.

Le changement de direction devrait permettre "de faire grimper le cours de Bourse et la capitalisation boursière à long terme", selon M. Zumwinkel. L'action Deutsche Telekom, mise sur le marché il y a presque dix ans jour pour jour, est revenue sous son cours d'ouverture après avoir atteint des sommets à la fin des années 1990. Lundi à 12H40 GMT, elle valait 13,51 euros, en hausse de 2,82% comparé à la clôture de la veille.

M. Obermann pour sa part a indiqué accepter "avec respect et confiance cette mission pleine de défis". Il a reconnu que Deutsche Telekom traversait une passe difficile, caractérisée par "une concurrence sévère", "une immense pression sur les coûts" et les entraves mises par la régulation.

Le groupe, numéro un européen du secteur des télécommunications, a perdu 1,5 million de clients en Allemagne entre janvier et septembre et publié jeudi des résultats trimestriels en baisse. La téléphonie fixe notamment fait les frais de la concurrence ardue des nouveaux entrants et du portable. Deutsche Telekom est en train de restructurer à tour de bras ses activités, et de mener à bien un programme de 32.000 suppressions d'emplois.

"Nous demandons aux actionnaires et aux clients leur soutien et leur confiance", a déclaré M. Obermann. L'Etat allemand est toujours actionnaire de l'ex-monopole à hauteur de quelque 32%.

Un porte-parole du ministère des Finances a indiqué dans la matinée que l'Etat "était très intéressé à ce que Deutsche Telekom résolve avec succès et à court terme ses problèmes".

M. Obermann pour sa part a défini son objectif à long terme comme "des clients ultra satisfaits et loyaux". Selon lui, "c'est seulement comme cela que les actionnaires seront de nouveau contents de notre travail".

Le départ de M. Ricke, dont le contrat expirait normalement l'an prochain, a été motivé en partie par le mécontentement des actionnaires. Le fonds Blackstone, qui détient 4,5% du capital, avait exprimé publiquement son mécontentement en septembre.

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