Même s'il était déçu de sa performance lors de la première manche de son procès pénal et qu'il a eu l'été pour corriger le tir, Vincent Lacroix a mené un autre contre-interrogatoire décousu cette semaine.

Même s'il était déçu de sa performance lors de la première manche de son procès pénal et qu'il a eu l'été pour corriger le tir, Vincent Lacroix a mené un autre contre-interrogatoire décousu cette semaine.

En effet, alors qu'il posait des questions à Jean Hébert, qui a occupé les postes de vice-président à la Conformité et ensuite aux Finances chez Norbourg en 2004 et 2005, M. Lacroix a souvent dû expliquer le but recherché.

Le procureur de l'Autorité des marchés financiers, Eric Downs, s'est levé à plusieurs reprises pour questionner la pertinence des documents que M. Lacroix voulait déposer, sinon des point soulevés avec Jean Hébert.

Me Downs a souvent insisté, notamment devant des questions techniques posées sur les fonds Evolution et la gestion à l'interne chez Norbourg, que les faits relatés avaient peu à voir avec les 51 accusations qui pèsent contre Vincent Lacroix.

Alors que Me Downs et ses témoins se concentrent à la démonstration que M. Lacroix a enfreint la loi avec des retraits irréguliers pour environ 115 M$ et avec la production de faux documents, le principal intéressé s'attarde souvent au fonctionnement de Norbourg et de l'industrie des fonds communs.

Plus tôt cette semaine, Jean Hébert dépeignait la découverte d'irrégularités chez Norbourg, constatant le 3 août 2005 que des millions passaient des fonds communs vers les comptes bancaires des sociétés de Vincent Lacroix. Ultimement, au moins 6 M$ échouaient dans un compte de M. Lacroix.

Mais vendredi après-midi, le PDG déchu s'intéressait à la transition entre Eric Asselin et Jean Hébert au poste de vice-président aux Finances. Au lieu de discuter des enjeux principaux du procès, M. Lacroix questionnait M. Hébert sur la connaissance d'Eric Asselin sur les activités de Norbourg.

Me Downs est intervenu en demandant s'il était nécessaire d'obtenir une telle opinion de la part de Jean Hébert. Le juge Claude Leblond, lui, se demandait quelle était la pertinence de la question avec les 51 accusations et la preuve déjà déposée.

En matinée, un débat similaire a eu lieu alors que Vincent Lacroix a soulevé une foule d'interrogations sur le fonctionnement d'un compte en fiducie chez Gestion de patrimoine Tandem.

Eric Downs s'est levé pour dire «je ne vois pas le lien avec les fonds, on est très loin [des accusations et de la preuve]», ajoutant qu'il n'y avait «aucune apparence de pertinence». Le juge a pour sa part ajouté qu'il ne voyait pas où M. Lacroix s'en allait avec les questions.