Le printemps stimule l'optimisme.

Le printemps stimule l'optimisme.

Desjardins Études économiques croit davantage maintenant en l'atterrissage en douceur de l'économie américaine.

Par conséquent, l'institution lévisienne prédit désormais que la Réserve fédérale n'abaissera son taux directeur que deux fois au lieu de trois cette année. Les Fed funds portent un taux de 5,25 %, soit un point de pourcentage de plus que le taux directeur de la Banque du Canada.

«On ne pense pas que les prêts hypothécaires en défaut vont créer une récession», résume François Dupuis, son vice-président et économiste en chef. Il épouse ainsi la perspective de la majorité des observateurs de la scène américaine qui exclut que le dégonflement de la bulle immobilière ne se répercute sur l'ensemble de l'économie.

Cela dit le présent ralentissement va se prolonger quelques trimestres. «Il faut dégonfler la bulle pour poursuivre le cycle économique, explique M. Dupuis. Ça prend du temps car l'immobilier est un marché peu liquide.»

Desjardins maintient donc sa prévision d'une croissance réelle de 2,2 % en 2007 chez l'Oncle Sam.

À la Financière Banque Nationale où on craint davantage les effets de contagion de la crise immobilière, on vient de réviser à la baisse le scénario de croissance américaine. De 2,1 %, il est ramené à 2 %.

Si la Financière et Desjardins paraissent très proches dans l'évaluation de l'année en cours, il en va autrement des perspectives pour l'an prochain. Desjardins s'attend à un rebond de la croissance à hauteur de 3 % alors que la Financière penche pour un scénario de ralentissement prolongé avec 1,9 % de croissance seulement.

«Bien que la majorité des prévisionnistes voient toujours la consommation augmenter de 3,1 %. Cela pourrait changer», préviennent Stéfane Marion et Éric Dubé.

Les deux institutions évaluent à tout juste au-dessus de 2 % l'expansion canadienne cette année. Leur appréciation différente de l'économie américaine les amène à un pronostic bien distinct pour la croissance en 2008, cependant: 2,8 % pour Desjardins contre 2,3 % pour la Financière. Celle-ci s'éloigne du scénario de la Banque du Canada.

Voilà pourquoi, à la différence de la Banque, très à l'aise avec son taux directeur actuel pour favoriser une croissance sans inflation, la Financière prédit qu'elle devra le baisser comme la Fed. À la fin de l'année, il aura diminué de 50 centièmes et une autre baisse de 25 points sera nécessaire l'hiver prochain.

Desjardins ne voit pas les choses du même oeil. Le rebond attendu de l'économie écarte toute baisse du taux directeur cette année. Les pressions inflationnistes présentes l'obligeront au contraire à reprendre un mode resserrement à l'été 2008.