Même si certains titres sont intéressants, le ralentissement de l'économie n'augure rien de bon pour le secteur de la consommation discrétionnaire en 2007.

Même si certains titres sont intéressants, le ralentissement de l'économie n'augure rien de bon pour le secteur de la consommation discrétionnaire en 2007.

La raison est simple: les achats des biens et services offerts par les câblodistributeurs, les firmes hôtelières, les médias, les grands détaillants et les fabricants peuvent être reportés à plus tard quand les choses se corsent.

«La baisse du marché immobilier et l'endettement des ménages touchent l'économie américaine, dit Philippe Le Blanc, président de Cote 100. Pour l'instant, le Canada semble moins vulnérable mais il n'est pas à l'abri pour autant.»

Selon lui, les consommateurs ont beaucoup "tiré l'élastique" au cours des dernières années.

«On peut faire le pari que ça va continuer encore un bout de temps mais la loi de la gravité fera en sorte que ça va finir par retomber sur terre, souligne le gestionnaire. Ce n'est donc pas un secteur que nous privilégions cette année.»

Cela dit, Philippe Le Blanc pense que certains titres du secteur peuvent bien faire. Pour cela, ils doivent avoir des qualités défensives et ne pas être trop chers.

L'analyste Benoit Caron, de Canaccord Adams, utilise la même approche.

«Les actions liées à la consommation discrétionnaire sont plus volatiles car elles suivent l'évolution de l'économie, dit-il. Mais peu importe le contexte, il y a toujours un marché haussier quelque part et des compagnies qui vont bien faire.»

L'an dernier, il avait misé sur Forzani. Le retournement du détaillant d'articles de sport a porté fruit: son titre a gagné plus de 45% en 12 mois.

Cette année, M. Caron pense que les choses vont s'améliorer en Bourse pour Rona.

L'analyste constate que les multiples d'évaluation des détaillants de produits de rénovation sont de retour au niveau du début des années 90.

Pour une rare fois, ajoute-t-il, les titres des détaillants s'échangent maintenant à des niveaux plus faibles que ceux des fournisseurs, comme Black & Decker et Makita.

«Le soleil reviendra sur les rénovateurs car la hausse des taux d'intérêt est plus proche de la fin que du début, dit-il. Ça peut prendre de trois à six mois à se faire mais, sur un horizon de trois ans, je ne vois pas comment on peut perdre.»

Benoit Caron continue aussi à miser sur la fiducie de revenu Golf Town, dont le titre a pris presque 25% l'an dernier.

«Je continue de la recommander parce que c'est une fiducie qui créé de la valeur et qui réinvesti plus de 25% de ses profits, dit-il. Pourtant, elle est sous-évaluée présentement.»

Le spécialiste garde aussi un oeil sur le fabricant de jouets Mega Brands.

«Des événements hors du contrôle de la compagnie ont retardé son plan de développement de six à neuf mois, souligne M. Caron. Mais fondamentalement, l'histoire n'a pas changée.»

Il ne s'inquiète pas de la poursuite lancée par les ex-propriétaires, les frères Rosen. «Au pire, le prix d'achat de Rose Art restera le même, avance-t-il. Au mieux il pourrait être diminué un peu.»

Même si le rendement sur son capital investi (environ 15%) est supérieur à celui de Mattel, l'action de Mega Brands s'échange à 12,7 fois les profits de cette année comparativement à 15,9 fois pour celle de son concurrent (par rapport à 18,3 fois pour Hasbro).

Pour sa part, Philippe Le Blanc s'intéresse aussi à Mega Brands parce que le cours de son action n'est pas élevé, que sa situation financière est saine et qu'elle produit beaucoup de flux monétaires (cash flow).

«En plus, cette année, on devrait voir des synergies à l'acquisition de Rose Art, pense-t-il. Les gestionnaires ont attendu une période propice pour faire la restructuration parce que c'est une industrie saisonnière.»

Le gestionnaire mise aussi sur le fabricant Dorel qui s'échange à 10 fois les profits de cette année.

«À notre avis, ce prix ne reflète que sa division pour enfants, dit-il. Il n'y a rien pour les divisions de meubles et de vélos.»

Selon lui, l'entreprise réussira sa restructuration et devrait réaliser des bénéfices de 3 $ US par action, soit l'équivalent de son niveau de 2004.

Benoit Caron

Analyste pour Canaccord Adams


PLUS : On approche de la fin de la hausse des taux d'intérêt

MOINS : le marché de l'immobilier

TITRES À SURVEILLER

Rona (RON), Golf Town (GLF.UN) et Mega Brands (MB)

PHILIPPE LE BLANC

Président de Cote 100


PLUS : mieux vaut se concentrer sur des titres spécifiques

MOINS : risque de ralentissement économique et baisse de la consommation

TITRES À SURVEILLER

Mega Brands (MB), Dorel (DII.B)