Poussée de croissance accélérée pour Eicon Networks: le fabricant montréalais de composants informatiques confirmera aujourd'hui qu'il avale la division médias et signalisation d'Intel, une bouchée qui triple sa taille et le positionne instantanément comme numéro un mondial dans son créneau.

Poussée de croissance accélérée pour Eicon Networks: le fabricant montréalais de composants informatiques confirmera aujourd'hui qu'il avale la division médias et signalisation d'Intel, une bouchée qui triple sa taille et le positionne instantanément comme numéro un mondial dans son créneau.

La Presse Affaires a appris qu'Eicon, société privée, annoncera aujourd'hui que toutes les activités médias et signalisation du géant Intel passent sous son contrôle. La transaction, d'un montant qui n'a pas été dévoilé, avait déjà fait l'objet d'une entente entre les deux parties annoncée au mois d'août dernier.

Selon une source près du dossier, la transaction fera bondir le nombre d'employés de la société montréalaise de 230 à 600 et pourrait doubler, voire tripler, son chiffre d'affaires. La division médias et signalisation d'Intel comptait à l'origine 600 employés, et Eicon avait déjà indiqué qu'un " nombre significatif " d'entre eux resteraient en poste.

Deux groupes d'investissement, Investcorp Technology Ventures et Tennenbaum Capital Partners, sautent aussi dans l'aventure pour financer la transaction. Investcorp, qui se targue d'avoir conclu des opérations de plus de 32 milliards US depuis sa fondation en 1982, a donné un aperçu de l'ampleur de la transaction en affirmant qu'il s'agissait " du plus important spin-out corporatif auquel Investcorp Technology Ventures ait jamais participé ".

" Nous sommes très flattés qu'Investcorp et Tenneubaum, des firmes prestigieuses d'investissement, croient dans le potentiel de notre entreprise à la suite de cette acquisition à un point tel qu'elles choisissent de devenir actionnaires d'Eicon ", avait déclaré au mois d'août Nick Jensen, président et chef de la direction d'Eicon Networks.

La division médias et signalisation d'Intel fabrique des logiciels et des cartes similaires à celles conçues par Eicon et sa technologie Diva Server. Ces cartes sont insérées dans les ordinateurs pour leur permettre par exemple d'envoyer des télécopies ou de rouler des applications vocales ou d'accès à distance, et sont surtout vendues aux entreprises pour hausser leur productivité. Toutes les activités de Dialogic, une firme qu'Intel avait acquise en 1999 pour 780 millions US, passent aussi aux mains de la société montréalaise.

Ces activités ont été abandonnées par le géant californien des semi-conducteurs, qui se défait actuellement de plusieurs actifs pour se recentrer sur ses missions principales: la conception de processeurs pour les ordinateurs et les circuits réseaux. Intel veut réduire ses effectifs de 10 % et diminuer ses dépenses de 2 milliards en 2007 et de 3 milliards en 2008.

C'est tout le contraire chez Eicon, ancienne étoile montréalaise de la technologie qui avait été secouée par l'éclatement de la bulle techno. Fondée en 1984, la société a été ouverte de 1992 à 2000, avant que l'entreprise danoise I-data n'en prenne le contrôle en novembre 2000. Quand celle-ci a fait faillite en 2002, Eicon s'est retrouvée sous la protection de la loi sur la protection des créanciers avant de proposer un plan de relance et de retomber sur ses pieds l'année suivante. En plus de son siège social à Montréal, Eicon compte des centres de recherche et développement au Canada, en Allemagne et en Irlande.

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