La ville de Québec continue d'avoir le vent dans les voiles. En effet, selon le Conference Board, Québec devrait enregistrer, en 2006, une "solide" croissance économique. Son produit intérieur brut (PIB) réel devrait augmenter de 3,7 %.

La ville de Québec continue d'avoir le vent dans les voiles. En effet, selon le Conference Board, Québec devrait enregistrer, en 2006, une "solide" croissance économique. Son produit intérieur brut (PIB) réel devrait augmenter de 3,7 %.

À ce chapitre, Québec ne cède le pas qu'à trois autres villes canadiennes, Calgary, Edmonton et Saskatoon, révèlent les plus récentes prévisions économiques dévoilées, hier, par le Conference Board.

"Plusieurs projets importants de construction non résidentielle accéléreront la croissance du secteur de la production de biens alors qu'un rythme de création d'emplois soutenu stimulera les dépenses des ménages", a expliqué Mario Lefebvre, directeur du Service des notes de conjoncture métropolitaine au Conference Board.

C'est la deuxième année consécutive que l'organisme de recherche classe Québec parmi les villes affichant l'une des économies les plus florissantes au pays.

Montréal pâtit

Cinq ans de léthargie, et ça continue : Montréal terminera l'année avec l'une des pires croissances économiques du pays, pendant qu'à l'autre bout de l'autoroute 40, Québec flirte avec les villes de l'Ouest... dans le peloton de tête.

Les nouvelles prévisions économiques dévoilées hier par le Conference Board sont claires : l'embellie économique espérée pour la métropole ne se produira pas cette année. "L'économie de Montréal est toujours léthargique", constate l'organisation, qui prévoit une hausse du PIB d'à peine 1,9 % pour la métropole pour 2006, loin de la moyenne canadienne de 3,1 %. Depuis 2001, le taux de croissance annuel moyen à Montréal a été inférieur à 2 %.

En fait, seules les villes de Saguenay et de Saint-Jean, Terre-Neuve, affichent de pires perspectives que Montréal pour 2006. Pas plus tard qu'au printemps dernier, le même Conference Board avait pourtant prédit une croissance de 2,6 % pour la métropole. Que s'est-il passé depuis ?

Les Américains

"L'économie américaine nous laisse en plan plus que prévu", répond Mario Lefebvre. Le secteur manufacturier, déjà fort occupé à se débattre avec la hausse du dollar, a écopé. Après un recul de 7,7 % entre 2001 et 2005, il n'a pas été en mesure de se relancer cette année.

La hausse du dollar frappe évidemment toutes les villes canadiennes. "Mais il y a quelque chose qui est différent à Montréal d'à Toronto ou Calgary : la croissance de la population, souligne M. Lefebvre. Quand je regarde dans ma boule de cristal pour faire une prévision de croissance (économique), la première chose que je considère, c'est la croissance démographique. Après tout, on parle des consommateurs et des travailleurs qui vont former l'économie." Avant de rêver de boum économique à Montréal, dit l'économiste, il faudra donc penser à "limiter les dégâts en termes d'immigration interprovinciale".

Outre le recul manufacturier, le secteur des services présente un bilan "assez solide", avec une croissance prévue de 2,7 % en 2006. Du côté de la construction, la hausse des taux d'intérêt devrait faire chuter les mises en chantier résidentielles de façon "marquée" à court terme ; on compte sur les nombreux projets institutionnels d'envergure, dont la construction des deux hôpitaux universitaires, pour sauver les meubles.

Patience, dit le Conference Board : l'embellie finira par venir à Montréal. Sauf que la crainte d'une correction de l'économie américaine incite l'organisation à modérer son optimisme. La prévision de croissance pour Montréal en 2007 est rabaissée à 2,8 %, alors qu'on la voyait à 3,1 % au printemps.

Sans surprise, l'Ouest canadien continue d'occuper le haut du classement avec des croissances prévues atteignant 6,6 % à Calgary. Une étude de Statistique Canada est venue ajouter hier une dimension historique au boum albertain : jamais, au pays, une province n'a connu un tel essor économique.

gleduc@lesoleil.com

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