Que feriez-vous si vous appreniez que Jolicoeur, votre cheval miniature. souffrait d'emphysème? Quelle serait votre réaction si votre vétérinaire vous annonçait que Doudoune, votre chienne adorée, était atteinte de la paralysie cérébrale?

Que feriez-vous si vous appreniez que Jolicoeur, votre cheval miniature. souffrait d'emphysème? Quelle serait votre réaction si votre vétérinaire vous annonçait que Doudoune, votre chienne adorée, était atteinte de la paralysie cérébrale?

Et enfin, comment envisageriez-vous l'avenir de Princesse, votre poney, si au fil des années elle devenait aveugle et sourde?

Vous les feriez euthanasier? Probablement. Mais en fait, pourquoi ces animaux malades et handicapés n'auraient-ils pas le droit de vivre avec leurs différences? Pourquoi n'auraient-ils pas le droit d'être aimés et cajolés comme tous les autres animaux?

Telles sont les injustices contre lesquelles Marie-Paule Gaudreau, une résidante de Compton, se bat depuis des années.

Même si certains organismes gouvernementaux ont, à maintes reprises, tenté de lui mettre des bâtons dans les roues, la propriétaire du refuge pour animaux handicapés ou blessés s'est promis de ne jamais les abandonner.

La première fois

"En 1981, moi et Gérard, mon mari, avons accueilli notre premier animal handicapé. Gérard était tellement sensible au animaux en mauvais état que nous avons dû rapidement vendre notre maison de l'époque parce que nous n'avions plus assez d'espace pour les accueillir, se rappelle Madame Gaudreau. Nous avons donc acheté cette fermette de 6 hectares, que nous avons aménagée le plus stratégiquement possible.

"Lorsque mon mari est décédé, en 1997, je lui ai promis que je continuerais notre oeuvre. Je me suis donc donné comme objectif de leur redonner une certaine qualité de vie, afin qu'ils retrouvent le goût de vivre", explique la dame.

Dans cet havre de paix, la fermette Mimo, c'est donc plus d'une vingtaine de gros animaux et une centaine de petits qui peuvent vivre leur différence. Ici, pas question de laisser la pitié prendre le dessus.

"La plupart de ces animaux que j'ai ici ne sont pas beaux, avoue madame Gaudreau. Pas juste parce qu'ils sont handicapés, mais aussi parce qu'ils ont manqué de soins, de vitamines et de minéraux."

Cet amour inconditionnel pour les être différents n'est pas né d'hier. En 1978 et en 1981, Marie-Paule et son mari ont adopté quatre enfants d'origine amérindienne, de la Saskatchewan, qui avaient été battus et maltraités.

"Parmi toutes les familles qui avaient accueilli des enfants en provenances de la Saskatchewan, nous sommes les seuls qui les avons gardés. Ça n'a pas toujours été facile, j'en conviens, mais ces êtres avaient besoin, plus que quiconque, d'amour. Nous ne pouvions donc pas les abandonner car ils n'avaient que nous, tout comme les animaux que j'accueille."

Bien entendu, prendre soin de tous ces animaux demande beaucoup de temps et d'argent à la sexagénaire, mais heureusement, elle peut compter sur l'aide d'un ami, qui est un cultivateur retraité et très habile manuellement, Gaétan Beaudoin, qui lui aussi donne de son temps, sans compter. Pour ce qui est de la nourriture, la dame peut compter sur la Fondation Roch Guertin et sur un de ses voisins, qui lui vend du foin à bon prix.

Mais comme la ferme d'occasion accueille de plus en plus d'animaux, les besoins sont de plus en plus grands. Les gens sont donc invités à faire des dons en argent ou en nourriture. Pour les plus aventureux, des visites à la ferme peuvent être organisées, avec comme seul prix d'entrée, un don en argent.

Pour toute information, vous pouvez communiquez avec Marie-Paule Gaudreau au 819-837-2613.