Le marché des services en technologies de l'information est estimé à plus de 440 milliards US sur la planète.

Le marché des services en technologies de l'information est estimé à plus de 440 milliards US sur la planète.

Et ce n'est pas fini: il devrait encore progresser de 6% par année d'ici 2010, selon la firme d'experts IDC, du Massachusetts.

«C'est un grand marché mais la concurrence est vive, constate Éric Simard, vice-président de Demers Conseil. Elle provient de partout dans le monde.»

Dans ces conditions, il n'est pas étonnant de voir des entreprises se tourner vers des pays émergents pour développer leurs activités et abaisser les coûts.

«L'Inde est un endroit prisé car sa main-d'oeuvre est éduquée et compétente, dit le conseiller. Sans compter que ce pays est branché au monde occidental grâce aux investissements effectués par les sociétés de télécoms dans les années 90.»

Il rappelle que le phénomène de la sous-traitance en Inde ne cesse de prendre de l'ampleur depuis que ces travailleurs ont participé avec succès aux travaux liés au bogue de l'an 2000.

«La société américaine Infosys Technologies [[|ticker sym='INFY'|]] a profité de ce phénomène», souligne M. Simard.

Sa force de travail établie en Inde réalise plus de la moitié des contrats pour ses clients nord-américains et européens. Son siège social est même situé dans ce pays.

«Depuis de nombreuses années, Infosys gruge des parts de marché à ses concurrents car cet avantage lui permet d'offrir ses services à des coûts avantageux», explique-t-il.

Cette stratégie est à la base de sa forte croissance.

Ses revenus ont été multipliés par presque six fois au cours des dernières années. Ils sont passés de 545 millions US en 2002 à un peu plus de 3 milliards US aujourd'hui.

De plus, ajoute le conseiller, l'entreprise a engrangé des marges bénéficiaires nettes très élevées, variant de 25,9% à 30,2%.

Présentement, le titre d'Infosys s'échange au NASDAQ autour de 49$ US.

La cible de M. Simard est de 62 à 65$ US d'ici un an, soit un gain potentiel d'au moins 25% par rapport au prix actuel.

«Sa forte encaisse et son avantage au niveau des coûts devraient lui permettre de soutenir sa croissance», pense-t-il.

Cela dit, le conseiller rappelle que le niveau des salaires progresse de façon constante en Inde. «On parle d'environ 12 à 15% par année», précise le spécialiste.

En considérant aussi l'appréciation de la monnaie locale, il rappelle que l'avantage concurrentiel d'Infosys risque de s'éroder graduellement avec les années.

Du côté des technologies de l'information, Éric Simard s'intéresse également à la québécoise CGI [[|ticker sym='T.GIB.A'|]], un important groupe de consultation et d'impartition informatique.

«Sa stratégie est différente de celle d'Infosys car son modèle est plus traditionnel», dit-il.

Selon lui, quelques 95% des 25 000 employés de CGI sont établis en Occident.

Même si l'entreprise a déjà indiqué son intention d'augmenter sa présence en Inde (de 1200 travailleurs à 5000), cela comptera pour peu sur un effectif total. «C'est une façon d'améliorer son efficacité mais ce n'est pas son outil de développement numéro un», explique-t-il.

Pour améliorer sa marge bénéficiaire nette qui a été «plutôt erratique», oscillant de 4% à 6,8% entre 2001 et 2006, l'entreprise a mis sur pied un important programme de contrôle des coûts.

Le Groupe CGI affiche un chiffre d'affaires de 3,5 milliards. Ses principaux clients sont canadiens (60%) et américains (33%). La croissance annuelle composée de ses revenus est de 17,5% depuis cinq ans.

«La taille relativement grande de l'entreprise lui permet de profiter d'économies d'échelle, dit-il. De plus, elle bénéficie d'une bonne réputation dans son marché.»

Le spécialiste signale toutefois que la dette du groupe s'est alourdie de façon significative depuis l'exercice 2002.

Déterminée à alléger son ratio d'endettement, CGI a toutefois réduit sa dette à long terme qui s'élevait à 805 millions en septembre 2006 à 594 millions au 31 mars dernier.

Éric Simard recommande l'achat du titre de CGI. Son cours cible est de 13$ d'ici les 12 prochains mois.

«La nature de ses contrats est plus prévisible car ils comportent une plus grande proportion de contrats gouvernementaux et d'ententes à long terme, dit-il. Par contre, il faut surveiller son carnet de commandes légèrement en baisse depuis deux ans.»