La Bourse de New York a connu mardi sa plus forte chute depuis septembre 2001, l'indice Dow Jones perdant plus de 400 points à la cloche, plombé par la chute de la Bourse de Shanghaï et un regain d'inquiètude sur la santé de l'économie américaine.

La Bourse de New York a connu mardi sa plus forte chute depuis septembre 2001, l'indice Dow Jones perdant plus de 400 points à la cloche, plombé par la chute de la Bourse de Shanghaï et un regain d'inquiètude sur la santé de l'économie américaine.

Plusieurs grandes places boursières mondiales ont aussi plongé, et le TSX n'a pas fait exception: il a clôturé en baisse de 364 points ou 2,7 % à 13 040,1.

Le Dow Jones a reculé de 416 points ou 3,3 % à 12 216,2.

Il s'agit du recul le plus fort depuis le 17 septembre 2001, le jour où la Bourse avait réouvert après quatre jours de fermeture après les attentats terroristes aux États-Unis.

Il avait perdu alors jusqu'à 546 points en séance, dont 200 points quasi instantanément, tombant à un plus bas de 12 086,06.

Le Nasdaq a cédé 97 points ou 3,9 % à 2407,9 et le S&P 500 50 points ou 3,5 % à 1399.

Ces reculs sont attribués à une vague de ventes en Chine et à des inquiétudes quant à la croissance économique mondiale.

La Bourse de Shangai a clôturé en baisse de 9 %, les investisseurs semblant s'inquiéter d'un resserrement des conditions de crédit en Chine. Les autorités chinoises ont manifesté leur intention de renforcer leur contrôle sur un marché en plein boom, mais critiqué pour son opacité.

Comme dans un jeu de dominos, la dégringolade chinoise a provoqué celle des marchés européens, et finalement de Wall Street.

La Bourse de Paris a perdu 3,02%, au lendemain d'un sommet, Londres a lâché 2,31%, Francfort 2,96%, Madrid 3,01%, Milan 2,88%, Bruxelles 2,85%, Stockholm 3,93% et la Bourse suisse 3,40%.

«Dès qu'un marché recule dans une partie du monde, les opérateurs sont inquiets pour les autres places boursières car, en général, ils investissent un peu partout», a noté Art Hogan, analyste de Jefferies. «Cela explique l'effet de contagion auquel on a assisté aujourd'hui», a-t-il ajouté.

Depuis quelques séances, la Bourse de New York subissait des prises de bénéfices, marquant enfin une pause après une longue période qui l'avait récemment vu battre record sur record.

«Wall Street était déjà entrée en phase de correction», a ainsi réagi Al Goldman, analyste d'AG Edwards.

«Le plongeon de la Bourse chinoise a accéléré son recul; l'impact est énorme mais devrait rester temporaire», a-t-il pronostiqué.

Avant l'ouverture de la séance, une autre nouvelle avait entamé le moral des investisseurs: celle d'un recul des commandes de biens durables de 7,8% le mois dernier aux États-Unis, la baisse la plus marquée depuis octobre 2006.

«Jusqu'ici, les opérateurs craignaient surtout un ralentissement trop important de l'économie américaine et une accélération de l'inflation», a souligné Art Hogan. «Désormais, la première crainte a largement pris le dessus», selon lui.

Le chiffre, bien inférieur aux attentes, a été publié alors que l'ancien président de la Réserve fédérale américaine, Alan Greenspan, toujours très écouté des marchés, s'était inquiété lundi des risques d'une possible récession aux Etats-Unis en cours d'année.

Deux autres indicateurs plus positifs, la confiance des consommateurs au plus haut depuis cinq ans et demi et les reventes de logements beaucoup plus fortes que prévu en janvier, n'ont eu aucun impact sur la Bourse mardi.

«Il n'y avait pas assez de bonnes nouvelles pour éclipser les mauvaises», a relevé M. Hogan.

L'analyste citait en effet également des inquiétudes géopolitiques ravivées par un attentat suicide en Afghanistan mardi, pendant une visite du vice-président américain Dick Cheney, alors que les tensions autour du programme nucléaire iranien se sont aiguisées.

«Une combinaison de facteurs a expliqué la glissade de Wall Street», a résumé Owen Fitzpatrick, de la Deutsche Bank.

M. Fitzpatrick a expliqué la chute spectaculaire du Dow Jones par «des ordres de ventes automatiques, qui sont déclenchés quand certains niveaux de baisse sont atteints».

La poursuite du mouvement de correction dépendra, selon lui, des chiffres publiés au cours de la semaine, qui devraient donner de nouveaux indices sur la santé de l'économie américaine.

Les investisseurs attendent notamment mercredi les chiffres de la croissance américaine pour le 4e trimestre qui devraient être révisés en nette baisse, à 2,3% au lieu de 3,5% annoncé initialement.

Les titres de la journée

Dans l'actualité boursière canadienne, la Banque laurentienne hausse son profit de 21 % à 20,6 M$ pour le trimestre terminé le 31 janvier, ce qu'elle attribue à la contribution de tous ses secteurs d'activité.

Le titre a cédé 0,31 $ ou 1 % à 30,74 $.

Le géant du secteur des pièces d'automobile Magna International, qui fait l'objet de rumeurs d'association avec le constructeur automobile DaimlerChrysler, a vu ses profits du quatrième trimestre chuter de 65 % à 29 M$.

L'action a écopé, régressant de 5 $ ou 5,2 % à 92 $.

La société PowerTech, de Terrebonne, s'est appréciée de 21,3 % ou 0,13 $ à 0,74 $ à la Bourse de croissance, à l'annonce d'une entente avec NPK Construction Equipment pour que cette dernière commercialise ses produits.

PowerTech, de Terrebonne, manufacture une technologie à percussion avec outils et accessoires interchangeables pour notamment l'industrie de la construction et de la démolition..

Et Canada Bread Company a conclu l'acquisition de Pâtisserie Chevalier, une entreprise qui emploie une centaine de personnes à Shawinigan.

Le titre de l'acheteuse a cédé 0,57 $ ou 1 % à 56,20 $.

Aux États-Unis, le géant Wal-Mart renforce sa présence en Chine en achetant 35% de la société contrôlant les 101 magasins de la société taïwanaise Trust-Mart en Chine, pour un montant non dévoilé.

Wal-Mart a cédé 1,78 $ ou 3,6 % à 48,20 $ US.