Les tarifs de réassurance pour 2007 devraient rester élevés aux Etats-Unis dans le domaine des catastrophes naturelles, mais ils devraient afficher une relative stabilité ailleurs, estiment courtiers, analystes et réassureurs en marge du congrès annuel du secteur à Monaco.

Les tarifs de réassurance pour 2007 devraient rester élevés aux Etats-Unis dans le domaine des catastrophes naturelles, mais ils devraient afficher une relative stabilité ailleurs, estiment courtiers, analystes et réassureurs en marge du congrès annuel du secteur à Monaco.

En 2006, les prix ont augmenté "de façon importante" dans le domaine des catastrophes naturelles, a souligné Nikolaus von Bomhard, de Munich Re, lors d'une conférence de presse dimanche, au premier jour des "Rendez-vous de septembre" de Monaco, où débutent chaque année les négociations de tarifs pour l'année suivante.

Les ouragans Katrina, Wilma et Rita qui ont ravagé le sud-est des Etats-Unis l'an dernier, coûtant environ 65 milliards de dollars aux assureurs, ont fait bondir les tarifs de réassurance (l'assurance des assureurs) dans les zones à cyclones, à savoir la Floride, le Golfe du Mexique, et la Côte est américaine au sud de Washington.

Les analystes de l'agence de notation Fitch ont noté dimanche lors d'une conférence que les tarifs de réassurance de biens immobiliers se sont envolés de 30 à 100% en Floride et autour du Golfe du Mexique en 2006, alors qu'ils n'ont pris que 5 à 10% en moyenne dans le reste des Etats-Unis.

Les analystes de l'agence concurrente Standard and Poor's s'attendent à ce que les prix restent élevés en 2007 en ce qui concerne la réassurance des biens immobiliers dans des zones à risque.

Mais selon eux, les autres marchés dans le monde "devraient rester stables", à condition de ne pas voir survenir une catastrophe importante d'ici la fin de l'année.

En Europe cette année, les tarifs de réassurance de biens immobiliers ont pris au maximum 5%, d'après Fitch. Vincent Redier, président d'Aon France, évalue la hausse des primes de réassurance catastrophe naturelles "tempêtes" à 3% en France en 2006. Un assureur parle, lui, d'une hausse de 7%.

Ce dernier s'attend pour 2007 à ce que les négociations entre assureurs et réassureurs aboutissent à une hausse de 5% maximum en France en tempête.

Du côté des tarifs de réassurance automobile en France, les négociations risquent cependant d'être ardues.

Depuis deux à trois ans, les réassureurs, au premier rang desquels Munich Re, qui parle d'indemnisations versées se comptant "en millions", dénoncent une inflation des indemnités accordées par certains tribunaux français aux accidentés de la route.

Ils s'inquiètent surtout des "aggravations de situation" liées à des contrats anciens, à la suite de nouvelles indemnités ou pensions accordées par des tribunaux, ou d'une dégradation de l'état de santé d'un accidenté nécessitant des soins médicaux plus coûteux.

"C'est un problème structurel", affirme Nikolaus von Bomhard.

Munich Re réclame une limitation dans la durée des garanties à 15 ans, alors que certains contrats courent sur 30 ans voire plus, et demande qu'un barème d'indemnisation soit fixé pour chaque catégorie de dommage corporel, tout en menaçant de ne pas renouveler certains contrats si les tarifs n'augmentent pas suffisamment.

Les assureurs font valoir une fréquence d'accidents en baisse en France et menacent à l'inverse de ne plus se réassurer si les tarifs augmentent trop.

Vincent Redier juge qu'après "deux années de hausses assez fortes", les tarifs de réassurance auto en France devrait progresser de "15% maximum" en 2007.

ved/mpf