Vincent Lacroix a finalement répondu à une question qui lui a été fréquemment posée depuis le début de son procès pénal, déclarant son intention de faire son propre témoignage.

Vincent Lacroix a finalement répondu à une question qui lui a été fréquemment posée depuis le début de son procès pénal, déclarant son intention de faire son propre témoignage.

L'ancien PDG de Norbourg prépare donc une déclaration qu'il veut faire devant le juge Claude Leblond, de la Cour du Québec, pendant sa défense.

«Je vais témoigner, c'est sûr, a dit M. Lacroix. Ça pourrait prendre un ou deux jours [d'audiences].»

Après 44 jours d'audiences, mercredi a marqué la fin de la présentation de la preuve de la poursuite effectuée par l'Autorité des marchés financiers, qui poursuit M. Lacroix pour 51 chefs d'accusation, 115 M$ de retraits irréguliers dans l'épargne des investisseurs et la production de 111 faux documents.

Selon ce que Vincent Lacroix a confié aux journalistes, la défense pourrait durer une quinzaine de jours d'audiences, soit environ un mois étant donné les particularités du calendrier judiciaire.

Le PDG déchu, qui a envoyé une dizaine de subpoena à ses témoins jusqu'ici, veut amorcer le travail avec un «bloc» d'employés de l'Autorité des marchés financiers.

Le premier homme à répondre à ses questions sera Jean Lorrain, actuel directeur des affaires extérieures du chien de gardes québécois en valeurs mobilières. Le sujet débattu serait l'achat de Maxima Capital, tôt dans l'histoire de Norbourg.

Son collègue et enquêteur Vincent Mascolo, qui a été impliqué dans une inspection chez Norbourg en 2002, aurait lui aussi à se présenter devant le juge Leblond.

Éric Asselin et Michel Fragasso

Vincent Lacroix confirme aussi que deux noms ayant fait couler beaucoup d'encre dans l'affaire Norbourg font partie de sa liste de témoins. Eric Asselin, ancien chef des finances, et Michel Fragasso, ex-grand patron de Capital Teraxis lors de l'achat des fonds Evolution, seront appelés à témoigner.

À lui seul, Eric Asselin représenterait le tiers de la durée de la défense, si l'on croit les propos de M. Lacroix. C'est lui qui a joué le rôle de délateur dans l'affaire Norbourg en 2005, ayant vidé son sac auprès de la GRC.

Au moins un employé de la Caisse de dépôt et placement du Québec intéresse l'accusé, Denis Auclair étant dans sa mire pour la question d'un emprunt avorté en 2001.

Parmi les sujets et intervenants que la défense souhaite aborder, l'on retrouve aussi les vérificateurs de KPMG et le ministère du Revenu ainsi que de fausses factures vues lors de la présentation de la preuve.

Un conseil: plaider coupable

Vincent Lacroix a aussi affirmé devant les micros qu'il a consulté quatre avocats pendant la suspension du procès l'été dernier.

Si deux d'entre eux lui auraient coûté trop cher étant donné les heures de travail à consacrer au procès, deux lui auraient carrément conseillé de plaider coupable pour en finir. «Il n'y a pas un avocat qui va embarquer dans le dossier, c'est tellement immense», avance-t-il.

Malgré la montagne de preuves qui pèse contre lui, Vincent Lacroix refuse de plaider coupable. «Je crois que j'ai une défense», dit-il.

Et le «trou» de 20 M$ supposément hérité lors de l'achat des fonds Evolution ? «Ils [l'AMF et ses avocats] n'ont pas prouvé qu'il n'y en avait pas.»