C'est dans le but de donner une nouvelle vie au presbytère de Sainte-Élizabeth-de-Warwick que les frères Jean et Dominic Morin ont choisi cet emplacement pour fonder la fromagerie du Presbytère, en novembre dernier.

C'est dans le but de donner une nouvelle vie au presbytère de Sainte-Élizabeth-de-Warwick que les frères Jean et Dominic Morin ont choisi cet emplacement pour fonder la fromagerie du Presbytère, en novembre dernier.

"Nous trouvions triste de constater que le bâtiment était en déclin. Il fait partie de nous, il est le coeur de notre village. Nous avons été élevés juste de l'autre côté de la rue", explique Jean Morin.

Les frères ont retapé une partie des lieux, tout en conservant le plus possible le cachet du presbytère.

On y trouve d'ailleurs toujours le crucifix au-dessus du comptoir.

Le Bleu d'Elizabeth

Ils ont également été très actifs en matière de production fromagère, lançant le Champayeur, issu d'une collaboration avec la fromagerie Tournevant, dès leur ouverture puis, plus récemment, le Bleu d'Elizabeth.

Ce dernier a été façonné avec la collaboration de la bergerie Jeannine, de Saint-Rémi-de-Tingwick. Il sera disponible dans les marchés d'alimentation à compter de l'automne.

"Le fait de demander à des experts en fromage de chèvre et de brebis de nous épauler et de traiter notre lait donne un caractère spécial à nos produits", a indiqué M. Morin.

Les propriétaires ne s'arrêteront pas là, ils ont l'intention d'agrandir le bâtiment patrimonial.

Ils ont déjà demandé une inspection du gouvernement fédéral et devraient déposer un plan d'affaires d'ici le mois de septembre.

Le projet évalué à 400 000 $ permettra à la Fromagerie de se lancer dans la fabrication de fromages de plus grandes tailles. Il est notamment question de lancer un gruyère.

"La réponse des gens est bonne. Nous avons rapidement écoulé nos stocks au Festival des fromages de Warwick. Lorsqu'ils savent que ça vient de la région, les consommateurs ont tout de suite un préjugé favorable", mentionne le fromager Gilles Côté.

Un peu d'histoire

L'aventure des frères Morin a débuté en 1984, alors qu'ils ont succédé à leur père sur la ferme Louis d'Or.

Dès qu'ils ont pris possession de l'entreprise, ils ont entamé les démarches afin d'obtenir la mention "bio".

"Les formateurs de cette époque étaient tous un peu granolas et nous avons hérité de cette manière de penser", raconte Jean Morin.

C'est lors d'une visite des installations d'Éco-délice, en 1989, qu'est survenue pour la première fois l'idée de donner dans les fromages fins.

Les propriétaires de l'entreprise, qui venait tout juste de lancer une gamme de yogourts, ont convaincu les frères Morin d'aller plus loin avec leur lait biologique.

"Nous venions d'assister à la naissance d'une entreprise artisanale de transformation. Ça nous a mis la puce à l'oreille", a-t-il dit.

L'idée a mûri pendant plus de dix ans. Au cours de cette période, les agriculteurs ont fait plusieurs voyages en Europe et ont été impliqués dans le lancement de la fromagerie l'Ancêtre, à Saint-Grégoire.

C'est la rencontre de Gilles Côté, en 2002, qui allait finalement lancer les hostilités.

"Nous avions l'idée des fromages et Gilles voulait créer quelque chose de spécial à Sainte-Élizabeth. Tous les ingrédients étaient là pour que ça fonctionne", poursuit M. Morin.

À l'origine, la fromagerie devait être fondée sur les terres de la ferme Louis d'Or, mais la mise en vente du presbytère a changé la donne.

ypoisson@latribune.qc.ca